𝕰𝖑𝖑𝖊 𝖈𝖔𝖚𝖗𝖆𝖎𝖙 dans les rues. Ses organes se tordaient de peur sous les mouvements brusques de ses jambes. L'avenir apparaissait sous ses yeux distraits comme la démonstration de ses peurs nouvelles. Monsieur Selking a déjà dû prévenir le musée. Même sans téléphone ni aucun autre appareil électronique, les habitants d'Arena s'envoient des messages hâtivement.
- J'espère sincèrement qu'elle y arrivera, murmura Esdras quand ils s'arrêtèrent non loin de la bonne rue.
Le silence les avait accompagnés jusqu'ici. Pourtant, des milliers de sons les suivaient toujours.
- Faisons ça le plus rapidement possible et on pourra aller l'aider.
Elle voyait la façade du bâtiment face à elle, néanmoins, elle imaginait seulement le visage de sa soeur. Ses yeux vert d'eau qui apportent calme et apaisement étaient ce qui se dessinait dans son esprit avec le plus de détails. Ils paraissaient tellement authentiques...
Des larmes se créaient aux coins de leurs yeux d'adolescents en simultané, mais les sentiments associés étaient opposés.
- Tu pourras aller l'aider, corrigea Esdras en fermant les yeux un instant. On sait tous que je ne servirais pas beaucoup. J'apporterais seulement un danger en plus.
Comme eux. Partir sauver Ioan ajoute une possibilité qu'ils le tuent avant même de le pousser dans l'arène.
- Il faut faire confiance à Lune et s'occuper de la paperasse. On sauve une vie nous aussi, rappela la brune.
Esdras baissa la tête vers le sol, peu convaincu par ses actions. Il aurait dû aider son ami au lieu de lui obéir. La lèvre coincée entre ses dents, il se concentra sur les barrières qui entouraient le musée.
Il doit essayer d'au moins sauver quelqu'un.
- Tu penses qu'on a une chance d'être accepté si on rentre par la porte ? De toute façon, je ne crois pas qu'on ait dix mille solutions, il faut entrer par là.
L'adolescent ne releva pas les paroles et suivit le rythme de la brune jusqu'à la porte. Ils étaient peu confiants en entrant. Le bâtiment était grand et s'élançait vers les cieux tel un palais. Il était également long et ancien. Le sol dégageait une odeur de parchemin neuf, les grands vitraux étaient accompagnés d'un panneau les décrivant et expliquant ce qu'ils représentaient.
Ismyni n'accorda que peu d'attention à la beauté des lieux et se dirigea vers une grande porte au bout de cette minuscule salle. Celle sur qui elle tomba en poussant les battants apportait dix fois plus de symboles majestueux.
Il fallut plusieurs minutes avant qu'Esdras ne la rejoigne. Et d'autres encore pour le faire avancer sans tout détailler du regard.
- Il y a peu de monde.
- Pourtant, il est extrêmement connu. C'est le seul musée d'Arena. On dit qu'il n'est jamais libre.
En ouvrant la bouche sous le poids de la compréhension, Ismyni donna son hypothèse.
- Ils sont tous à l'arène... Dans un sens, temps mieux, on a le temps de chercher.
Un homme entra dans la salle, son uniforme expliquait la raison de son passage.
- Vous venez visiter ? questionna-t-il avant de remarquer Esdras. Vous allez bien ? Vous êtes plutôt pâle, monsieur.
- La pluie nous est tombée dessus, informa Ismyni devant le silence du guérisseur. Nous partons dans peu de temps, mais il nous était impossible de ne pas visiter ce lieu avant !
- Je vous comprends, assura-t-il avec réjouissance. Je vous fais visiter ?
- Il ne faut pas payer avant ?
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Du sang aux larmes
FantasiNe jamais rien accepter d'un inconnu. Cette phrase résonne encore dans la tête d'Ismyni Zoya, et fut un temps où elle aurait obéi. Mais aujourd'hui, si quelqu'un venait à lui promettre une vie normale, Ismyni sait déjà qu'elle sauterait. Non sur le...