𝕷𝖊 𝖘𝖔𝖑 𝖌𝖗𝖎𝖓ç𝖆𝖎𝖙 sous ses pieds, et les pleurs ne s'arrêtaient pas. Ils étaient si bruyants que sa mère ne devait pas l'entendre arriver. L'adolescente sentait la pression l'atteindre, au moindre instant, elle éclatera comme un ballon et recoller les morceaux par la suite sera fastidieux.
La seule lumière allumée de l'étage était les toilettes communes. Ismyni savait que sa mère n'y allait jamais, elle utilisait celles de sa chambre. Quelque chose n'allait pas.
Elle avança, mais avant de passer le pas de la porte, elle prit son téléphone pour envoyer un message à Esdras. Elle ne pourra pas les rejoindre. Le message était court et efficace, Esdras comprendra qu'elle n'avait pas le temps de rallonger ou d'expliquer la situation.
En réalité, c'est surtout qu'elle ne pouvait pas expliquer la situation, elle ne la connaissait pas encore. Il répondit en suivant et lui fournit un lieu de rendez-vous. Lorsqu'elle éteignit l'écran, les remarques que fera Ioan s'imaginèrent dans son esprit.
Mais Ismyni ne pouvait se permettre de lâcher sa mère en cet instant. Feyre n'était plus là pour faire semblant de s'intéresser à elle, alors tout retombait sur elle, Ismyni. Encore une fois.
Ses yeux voulurent se fermer, mais elle soutint la scène du regard. Sa mère était recroquevillée au sol, le visage mouillé posé contre le mur dans un geste de désespoir complet. Elle marmonnait des mots inaudibles.
- Maman ?
Ses pas se firent doux, ses genoux fléchirent en silence et touchèrent le sol en de longues secondes. Ismyni agissait comme si un animal sauvage se trouvait face à elle.
- Que se passe-t-il ? Tu vas bien ?
En signe de soutien, Ismyni sera dans ses mains celles de sa mère. Lorsque le deuxième poignet fut tiré jusqu'à elle, un objet tomba au sol dans un fracas solennel, il sonnait la fin du bonheur de celle qui l'avait mise au monde.
Son coeur s'emballa en comprenant ce qui se passait.
- Tu... Tu es enceinte, maman ?
Les larmes lui vinrent aux yeux. Elle s'échappa du contact chaud de la peau de la concernée et attrapa le test de grossesse, une main posée contre sa bouche pour empêcher son cri de s'échapper.
Elle allait sourire lorsque les pleurs doublèrent. La respiration de l'adulte se fit hachée et elle toussa. Ismyni lui offrit un mouchoir. Elle se moucha, mais la tristesse continuait de couler de ses glandes lacrymales.
- C'est bien... Non ?
- C'est une malédiction, Ismyni ! renifla sa mère en tentant de calmer les soubresauts de sa poitrine. Chacune de mes grossesses est terrible, je finis toujours seule ! Sniff... Je n'ai pas envie de devoir encore changer de vie... Ma chérie, je suis fatiguée de devoir sacrifier mon bonheur...
- Mais tu ne sacrifies pas ton bonheur. Tu es encore jeune maman... L'enfant a de bonnes chances de venir en bonne santé.
Ismyni balbutiait en cherchant comment la réconforter. De quoi a-t-elle peur exactement ?
- Ce n'est pas ça... Je vais perdre Ejder. J'en suis sûre ! C'est une malédiction... C'est mon châtiment pour ne pas être venu en aide à ma soeur lors de sa grossesse...
Sa soeur ? Pourquoi la ramenait-elle dans la discussion ? De ce qu'Ismyni savait, sa tante était tombé enceinte à seize ans, et celle qui aujourd'hui portait le nom des Hovsas avait treize ans à cette époque. L'ainée avait besoin d'aide car leurs parents étaient totalement contre cette grossesse, mais au lieu de la soutenir envers et contre tous, la mère d'Ismyni s'était rangée du côté des adultes.
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Du sang aux larmes
Viễn tưởngNe jamais rien accepter d'un inconnu. Cette phrase résonne encore dans la tête d'Ismyni Zoya, et fut un temps où elle aurait obéi. Mais aujourd'hui, si quelqu'un venait à lui promettre une vie normale, Ismyni sait déjà qu'elle sauterait. Non sur le...