𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 4 ☀︎ La famille

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𝕷𝖊 𝖈𝖍𝖊𝖒𝖎𝖓 𝖗𝖊𝖙𝖔𝖚𝖗 annonçait la fin d'une journée, ainsi que le début d'une soirée qui peut s'annoncer aussi bonne que brûlante de cri. Cela fait longtemps qu'Ismyni n'a pas assisté à la dernière option, elle en est d'ailleurs bien soulagée, mais cela n'enlève à rien la peur qui lui broie le ventre.

Sa soeur ne rentre pas avec elle. Elle prend le chemin le plus court, ce qui semble logique. Mais la logique est quelque chose qu'Ismyni prend dans un sens bien particulier. Elle est prête à risquer son futur pour avoir un semblant de popularité, alors qui sait de quoi elle serait capable pour cacher ses secrets ?

Elle-même ne le sait pas vraiment. Il ne passe pas un jour sans qu'elle ne découvre une nouvelle facette d'elle. Il ne se passe pas une nuit sans qu'elle ne remue dans son esprit chaque seconde de la journée, analysant son comportement incontrôlable. Une séance de psychologie, voilà à quoi ses nuits ressemblent. 

Souvent, elle se décide à agir d'une manière précise. Le jour où elle parviendra à faire ce qu'elle a passé de longues heures à planifier n'est pas encore arrivé. Avec un comportement incontrôlable, c'est en partie ainsi qu'elle se décrit dans son esprit. Car parfois, elle ne contrôle même pas ses actions, et encore moins ses réactions.

Alors la voilà, comme chaque soir, en plein milieu de la forêt, en chemin pour rentrer chez elle. Un chemin si incompréhensible que même elle, elle se perd pendant plusieurs minutes. Mais au moins, personne ne pourra la suivre. Personne ne pourra apercevoir son lieu d'arrivée. Pourtant bien précieux pour toute l'île.

La villa des Hovsas. Le seul domaine de Shoresborn à posséder des terres sur deux parties de l'île. La villa des Hovsas. Une énorme maison au style ancien de l'extérieur et moderne à l'intérieur qui abrite en plus du propriétaire, une Kohler, une Zoya et une Hovsas depuis maintenant plusieurs années.

De la luminosité, ce n'est pas ce qu'il manque ici. Un certain havre de paix prospère entre ces murs, cependant Ismyni ne s'y sent pas toujours à l'aise. Il y a des moments où le sentiment d'appartenir à une famille aimante la comble. Et d'autres où au contraire, la sensation de vivre avec des hypocrites — ou des menteurs — lui arrache l'esprit d'un coup vif et douloureux.

Si elle-même ment. Pourquoi les autres s'en priveraient ?

La façade d'un blanc pur apparut bientôt dans son champ de vision, ainsi que le visage rosé de sa soeur, Feyre. Puis le reste de son corps, avec ses bras croisés sur sa poitrine, un regard ennuyé sur la face, et une posture de prédatrice. 

- Je ne te pensais pas désespérée à ce point.

- Bonjour à toi aussi, Feyre.

- Ismyni, soupira la plus vieille.

Le coucher du soleil se remarquait extrêmement bien d'ici. Un des grands avantages de la villa des Hovsas, et aujourd'hui, Imsyni en profitait pour avoir une excuse. Elle ne se sentait pas capable de confronter le regard de sa soeur.

- Tu dis ça à chaque fois.

- Et bien agie mieux et je n'aurais pas à le faire !

- Si tu me laissais faire mes propres choix et que tu essayais de les accepter, tu n'aurais pas non plus à me le dire tout le temps !

- Je commencerais à le faire quand tes choix seront un minimum acceptable ! haussa-t-elle le ton.

C'était une querelle étrange, mais habituelle. Et le fait de s'en rendre compte épuisa Ismyni. Elles devaient sans cesse se disputer en silence. Aucune des deux ne voulait mettre aux courants les parents. Mais en même temps crier leur ferait du bien.

Du sang aux larmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant