𝕾𝖔𝖓 𝖈𝖔𝖊𝖚𝖗 𝖑𝖚𝖎 𝖇𝖗𝖚𝖑𝖆𝖎𝖙, comme du sel sur une blessure. Avec lourdeur, elle s'étala sur son matelas. Vide, elle l'était. La douleur, elle la ressentait. La peur, elle la voyait grimper ses veines jusqu'à prendre possession de ses muscles.
Sa soeur l'énervait. Depuis longtemps, Ismyni se retrouve à la haïr, puis à vouloir paraître assez intéressante pour qu'elle la regarde. Si avant d'apprendre à les connaître en profondeur, elle s'est rapprochée d'Adhit et Cyrus, c'était en partie pour faire réagir Feyre.
Puis c'est devenu le seul moyen d'avoir son attention. Sa soeur l'énervait à ne pas savoir ce qu'elle voulait. Mais ce qu'Ismyni n'avait pas remarqué, c'est qu'au fond d'elle-même, elle porte ce défaut qui l'insupporte tant.
Elle voulait voir sa soeur disparaître maintenant que d'autres lui portent l'attention qu'elle recherchait. Mais son envie de s'en libérer n'allait pas jusque-là...
Sa soeur était portée disparue. Sa soeur était portée disparue, bon sang !
Sa gorge se resserra. Ismyni roula sur son lit. Sur le ventre, elle put respirer. Sa tête pendait dans les airs.
Le sang trouvé devant la maison... Et s'ils ne la trouvent pas à temps ? Leur dernière interaction sera vraiment une dispute insignifiante ?
Non. Ismyni ne pouvait pas laisser cela arriver. Mais son corps était si stoïque que la pensée était sa seule arme. Elle est si inutile...
Sentant venir la panique, elle usa de ses dernières forces pour se coucher sur le sol froid. Un frisson hérissa ses poils. Sa poitrine montait et descendait à une vitesse ahurissante. Elle voulait de l'eau. Pour sa gorge. Mais il faut descendre. Tout le monde est en bas.
Sauf Feyre.
Une plainte s'échappa de sa gorge. Les larmes coulaient. Ses joues étaient roses.
Feyre partait. Elle l'avait dit. Mais devant la maison elle a été kidnappé. Donc cette personne savait qu'elle comptait sortir. Et savait où attendre. Qui pouvait bien faire cela ?
La police croit qu'un lien lie cela avec les deux morts. Ils ont émis cette hypothèse lorsqu'ils pensaient ne pas être entendus par la famille. Les deux morts avaient disparu avant d'être retrouvés sans vie. Les méthodes sont bien différentes, mais sur cette île les meurtres sont rares. Les bagarres et coups dangereux sont devenus la norme, mais pas encore les ruisseaux de morts.
Mais Ismyni avait plus d'informations que la police. Au moins déjà sur la première victime. Mya a été tuée par la voiture qui les suivait près de la zone interdite. L'oncle d'Ismyni est mort par noyade. Il n'y a pas de lien...
Pourquoi tant de problèmes ? Pourquoi ?
Pourquoi bon sang ?!
Le goût salé des larmes la fit en lâcher d'autres. Les mains accrochées à son crâne, elle se tortillait sur place. Elle paniquait. Complètement.
L'image du corps de sa soeur froid, dans ses bras, ne voulait pas sortir de sa tête. Même lorsqu'elle rampa jusqu'à la chambre de la disparue. Voir toutes ses affaires intactes lui donna envie de vomir. La police avait fouillé. Tout. Mais sous le coup de la folie, Ismyni fit de même.
Elle se sentait faible, endolori, mais bougeait dans tous les sens. Ses mains ouvraient chaque tiroir, chaque boîte. Tout finissait vide. Tout sur le sol. Des objets se brisèrent. Mais rien n'était comparable à son état mental.
Tout était de sa faute. De sa faute.
Ismyni était là bordel ! Juste à côté, en train de s'enfuir par la fenêtre, quand elle a disparu. Si elle n'avait pas voulu partir... Si elle ne l'avait pas voulu, les employés n'auraient pas été occupés à surveiller les fenêtres de la maison... Si elle n'était pas partie... Si elle n'était pas partie... Bordel ! Feyre serait peut-être encore là !
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Du sang aux larmes
FantasíaNe jamais rien accepter d'un inconnu. Cette phrase résonne encore dans la tête d'Ismyni Zoya, et fut un temps où elle aurait obéi. Mais aujourd'hui, si quelqu'un venait à lui promettre une vie normale, Ismyni sait déjà qu'elle sauterait. Non sur le...