" Je mène ma vie , comme un radeau perdu ... "

49 7 0
                                    

J'ai fait passer la pire soirée a Aurélie . Je n'ai rien mangé , j'ai pleuré tout le temps , je ne voulais pas écouter de la musique , ni regarder un film , ni même des épisodes de " What the cut ?! " , alors que d'habitude c'est moi qui veut les regarder . Elle fait tout ce qu'elle peut pour apaiser ma peine mais je gâche tout : mon plat préféré , je n'y touche quasiment pas ; elle me prend dans ses bras , je m'effondre ; chaque mot qu'elle prononce me rappelle les moments que je croyais merveilleux . Je veux me débarrasser de son image , elle me hante . Je suis sur les nerfs , je n'arrive pas à me calmer . J'ai envie de crier , de casser quelque chose , de frapper quelqu'un pour me défouler . Au bout d'un moment , je bouillonne tellement qu'il faut que je sorte . Je m'asseois sur une chaise de jardin derrière la maison d'Aurélie . Je craque , la tête dans les mains . Ma sauveuse est là , impuissante .
Je murmure sans discontinuer : " Mais pourquoi ils m'ont fait ça ? " . Elle s'agenouille devant moi , en me prenant dans ses bras . Je ne sais pas combien de temps je reste comme ça . Quand je sens que je vais un peu mieux , enfin tout est relatif , j'ai grand besoin de lui parler .

" - Tu peux penser que c'est ridicule de me mettre dans ces états là pour un mec , mais c'était le premier . Celui qui avec qui tout était plus beau , plus fort , magique . C'était une sensation inédite avec lui , une étrange sensation . Je pensais faire un long chemin avec lui , car je me sentais bien avec lui . J'aimais l'entendre rire à mes blagues pourries . J'aimais son sourire parfait , comparable à un soleil . Et son odeur ... Mon dieu qu'elle était agréable , c'était mon anti-depresseur . Je me sentais moi-même avec lui .
- Tu peux être triste , te morfondre durant des heures , rester dans ton lit à manger des centaines de kilos de Nutella , je peux comprendre . Je serai là pour toi quoiqu'il arrive . En revanche , je te préviens et je ne te le redirai pas deux fois , tu recommences a faire ce que tu as fais je ne te parle plus jamais , et là je ne plaisante pas . Tu as bien compris ?
- Je n'en peux plus Aurélie , j'ai voulu me libérer un mal-être immense . Et comme tout le reste , ça a raté .
- Et heureusement , non mais tu as pensé à moi à ce moment là ? Tu as pensé aux gens qui t'aiment ?
- Tu parles , tu es bien la seule . "

J'ai froid d'un seul coup . Nous rentrons dans la maison . Je m'allonge sur le lit , encore en train de pleurer . Mais la fatigue a été plus forte que ma peine .

Une étrange sensationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant