Tu prends le risque ?

Chapitre 8.

On s'était mis à répéter d'une façon assez excessive à faire des vocalises et toutes sorte d'exercices de respiration pendant près de deux heures et après ça, on s'était assise en tailleur à même le sol pour discuter de la suite de ce qui allait m'attendre. Après cela, Demi s'était éloignée pour ramasser les partitions qui traînent un peu partout dans la pièce. Je l'avais rejoint près du piano, posant simplement une main sur celui-ci.

- Parle-moi de toi Tess. Me questionna alors Demi en souriant.

- Je.. Je ne sais pas trop quoi dire sur moi, ma vie est juste.. Banale. Répondis-je, prise au dépourvue.

- Tu as des frères et sœur ?

- Non.. Je suis fille unique, mon père ne voulait pas d'enfant. Admettais-je sincèrement.

- Oh.. Et comment ça se passe avec lui ? Me questionna-t-elle de nouveau.

- C'est assez.. Insupportable. Enfin, ça va, certains jours..

Elle se sentait terriblement, mal parce que j'étais devenue toute calme, la tête plongée dans mes pensées. Je hochais seulement la tête pour répondre à ses questions. Parler de mon père n'était pas le sujet qui me fascinait le plus, et j'aurais souhaité ne pas en parler tout court.

- Et sinon.. Pourquoi avoir fait X factor ?

- J'aime le chant, la musique, c'est toute ma vie.. Un peu comme la plupart des gens ici, je suppose. Soupirais-je.

- Je pensais que j'étais toute ta vie, tu me blesses pour le coup. Me répondit-elle alors le sourire aux lèvres pour détendre l'atmosphère.

Je plongeai mon regard dans le sien avant de répondre un simple "Tu l'es." En souriant à mon tour.

Elle baissa le regard pour admirer ma paire de converses qui avait l'air d'être subitement très intéressante, mais je pouvais voir ses joues virer au rouge d'une façon progressive. Cela m'amusait parce qu'elle était très émotive alors que j'étais complètement sans gêne dans mes propos.

Notre petit jeu se fit court, elle reçu un message qui lui faisait aborder un air triste presque instantanément. Elle était si facile à comprendre, et visiblement quelque chose n'allait pas. Je me sentais dans l'incapacité de l'aider, sûrement parce que je n'étais qu'une adolescente alors qu'elle était une personne a suces dans le monde entier. Deux mondes complètement différents.

- Que se passe-t-il Dem ?

- Dem ? Sérieusement ? Avait-elle répété d'un air amusée. Je la faisais rire, c'était déjà ça.

- C'est la même personne que la dernière fois. Demandais-je sans répondre à sa remarque.

- Oui, en quelque sorte.

- Demi.. Tu ne veux vraiment pas m'expliquer ce qu'il se passe ? Insistais-je en approchant mon torse contre le piano afin d'être plus proche d'elle.

- Non. Elle secoua sa tête avant de se relever. De toute manière, je dois y aller, je suis énormément occupée. Elle fuyait, encore une fois.

Elle posa sa main sur mon épaule au passage en forçant un sourire sûrement pour exprimer sa gratitude et me donna un léger bisou sur la joue en guise d'au revoir. Le contact de ses lèvres sur ma peau me procuraient un sentiment que je n'avais jamais connu. C'était comme un coup de jus ainsi qu'un sentiment de brûlure. J'aurais voulu avoir eu l'audace de lui rendre la pareille, mais je la respectais beaucoup trop pour entreprendre un geste considéré un peu trop tactile avec elle bien que l'envie était très présente.

Je rassemblais mes affaires et jetai un coup d'œil rapide à ma montre. Merde, il était déjà seize heures passé ! Je devais me dépêcher d'aller à mon cours de danse.

- Demi.. Ça te dérangerait de me déposer à mon cours de danse ? Je n'ai pas vu l'heure passée et je- Bafouillais-je.

Je ne savais même pas comment elle rentrait, si on venait la chercher ou si elle allait partir seule de son côté, mais je me devais de lui demander. Je ne pouvais pas me permettre d'arriver en retard.

- Oh, mince, c'est de ma faute, on s'est trop éternisée, bien évidemment que je te dépose ! Attend j'appelle Marco, mon chauffeur. Me coupa-t-elle en saisissant son téléphone d'une main pour y composer un numéro, puis de porter le téléphone contre son oreille.

On attendit un quart d'heure avant de voir un 4x4 noir à travers la fenêtre du studio. On descendit les escaliers et sortit toutes les deux par l'arrière. Par chance, il y avait seulement un petit groupe de fans qui attendaient pour une photo ce qu'elle fit très rapidement tandis que je continuais mon chemin vers la voiture. C'était si drôle de voir ce genre de comportement que j'avais l'habitude d'avoir avec les stars d'un autre point de vue.

Une fois monté dans la voiture noire conduit par son chauffeur, on ne mit pas bien longtemps à aller au studio qui se trouvait à pas très loin d'ou nous étions. Pour ne pas perdre de temps, je me changeais à l'arrière de la voiture. J'enfilai un débardeur et retirai mon jean avec beaucoup de difficulté, l'espace était très petit pour se changer. Mes ongles mi-longs n'étaient vraiment pas pratiques pour déboutonner mon jean, je n'arrivais pas à faire rentrer la petite pièce métallique dans la fente du tissu.

- Tu veux de l'aide peut-être ? Me demandait enfin Demi d'une façon ironiqueme tandis qu'elle observait la scène d'un calme absolut depuis le début.

- En réalité, ça ne serait pas de refus. Admettais-je sans prendre conscience de mes paroles. Elle se redressa d'un bon et tira sur mon slim afin de le faire glisser le long de mes jambes qui étaient à mon plus grand bonheur épilées une fois le bouton du jean déboutonné. La sensation de ses mains sur mon corps, bien que furtif étaient incroyablement déroutant et a la limite de la gêne. Mon ventre se contracter volontairement sitôt que sa peau frôlait la mienne, je n'arrivais plus à savoir si je devais en rire, ignorer son haussement de sourcil ou bien l'embrasser. J'étais tellement perdue dans mes pensées qu'elle avait entrepris de le plier et de le mettre elle-même dans mon sac pendant que j'enfilais mon short et mes baskets une fois les idées un peu plus claire.

- Je.. Euh.. Tentais-je de dire gênée en repensant a ce qui venait de se dérouler.

- Ne t'en fais pas, ça restera entre nous ! Combien de fois Marissa m'a aidé à m'habiller avant une salle de concert parce que j'étais en retard ! Me répondit-elle alors qu'elle s'était assise de nouveau contre son siège à surfer sur son portable, l'air de rien.