Chapitre 22.

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  Je tournai mon regard face à Demi qui ne comprenait pas vraiment ou était le problème. Évidement, je ne lui avais pas expliqué. J'en avais eu l'occasion tout à l'heure, mais on avait été interrompu et puis j'avais surtout évité le sujet. Évidemment, je ne lui avais pas expliqué. Or, ce n'était pas le cas du tout pour moi.

"Il ne réagira peut-être pas si mal que tu ne le penses, c'est le moment ou jamais de le savoir !" Me fit-elle confiante.

"Non, non, tu ne comprends pas ! Je lui ai déjà dit hier soir !" Dis-je en panique, je sentais mon cœur s'accélérer dans ma poitrine et mes jambes trembler. "Rien que de me savoir lesbienne le dégoûte Demi, je suis foutue !!Je tournai mon regard face à Demi qui ne comprenait pas vraiment ou était le problème.

"Et mon cœur, calme toi !" Elle posa ses mains sur mes épaules comme pour me raisonner. "Tu veux que je vienne lui parler ?" Me proposa ma petite-amie en enlevant ses mains afin que je puisse ouvrir la portière de voiture.

"Non non non, surtout pas !! Je t'appelle ce soir !" Dis-je rapidement avant d'embrasser sa joue et de sortir en marchant tout droit en direction de mon père.

Plus la distance entre lui et moi se réduisait, et plus je tremblais. Il avait tout vu, c'était certain. 

  Il me faussa un sourire et me fit comprendre que je devais passer devant lui. Je montais les escaliers au ralenti, réfléchissant à ce que j'allais bien pouvoir lui dire pour ma défense, mais mes idées s'embrouillaient dans mon esprit, m'empêchant de réfléchir correctement. En toute sincérité, je ne pensais pas qu'un mensonge était crédible alors qu'il m'avait vu de ces propres yeux.

"Non, non. Je ne l'embrassais pas, nos lèvres se sont rencontrées par hasard et je me suis laissée prêter au jeu." Crédibilité, zéro. C'était même pas envisageable que je lui sorte un truc pareil.

Une fois rentré, je pris la direction des escaliers afin de monter m'isoler dans ma chambre, du moins, c'est ce que je m'apprêtais à faire avant qu'il ne m'attrape violemment par le poignet, m'arrêtant dans mon élan et ainsi donc m'obligeant à lui faire face.

"Tu ne croyais tout de même pas que j'allais laisser passer ça ?" Me fit-il plus durement. Il ne souriait plus du tout à présent, et mon angoisse grandissait de plus en plus.

"Je ne sais pas ce que tu as vu, mais il ne sait rien passer ! J'étais sortie pour un interview avec elle et-" Bafouillais-je à une vitesse surprenante. J'avais eu à peine le temps de finir ma phrase qu'il me gifla d'une force inimaginable. Des larmes commençaient a se formaient aux coins de mes yeux.

"Tu m'annonces que tu veux stopper tes études, pour au final faire le mur afin de coucher avec une FILLE dans sa voiture, en face de la maison en plus de ça ?" cria mon père, incapable de contenir sa rage.

Dit comme ça, cela ne me ressemblait pas du tout. J'avais toujours été la fille sérieuse et modèle pour mes parents. Bien qu'avec mon père, c'était plus compliqué et mes efforts n'étaient jamais assez, mais là, j'avais le sentiment de le décevoir plus que jamais, voir carrément le dégoûter. Et pour une raison qui mettait inconnue, je me sentais coupable. Mais ce qui me ramena à la raison était le terme "coucher" qu'il avait employé. Je n'avais absolument pas l'intention de coucher avec Demi, devant chez moi, et encore moi dans une voiture. Cela était vraiment très bizarre, surtout en pleine journée.

Je voudrais dire quelque chose, n'importe quoi pour me défendre, mais ma voix est éteinte. La seule chose que j'arrivais à faire était de rester planter là, face à lui et ces reproches, ces insultes et ces coups. Mon père profita de l'occasion pour m'envoyer une deuxième gifle plus forte que la précédente. Par réflexe, je me recula, mais sa main effleura tout de même mon visage. Par la même occasion, je ne préfère ne pas écouter les insultes qu'il me profère. Subir sa colère m'est déjà suffisante pour le moment.

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