Les vicissitudes de l'amour

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Cheikh Ahmadou Bamba Kane

Depuis quatre ans, je prends en charge ce patient âgé de quarante-cinq ans et qui souffre d'insuffisance cardiaque. Son cas m'inquiète beaucoup. Cette insuffisance cardiaque devient de plus en plus chronique.

L'insuffisance cardiaque est une pathologie dans laquelle le muscle cardiaque est affaibli et n'est plus capable de pomper efficacement le sang. Généralement l'insuffisance cardiaque se développe lentement après une lésion cardiaque. Il n'existe pas de cause unique et il arrive parfois qu'on en ignore les causes.

En présence de symptômes évocateurs ( fatigue, essoufflement, œdèmes...), un bilan est nécessaire. Le bilan médical permet au médecin de confirmer l'insuffisance cardiaque, d'en évaluer la gravité et d'en rechercher la cause.

Tout en sachant que la gravité et les symptômes augmentent progressivement au fil du temps, le cas de mon patient est assez délicat.

Moi : J'espères que vous respectez bien votre traitement monsieur Ndoye. Ça ne sert aussi à rien de prendre des médicaments si vous continuez à consommer des aliments ou des plats avec beaucoup de sel. Vous devez beaucoup diminuer le sel, c'est pour votre bien, monsieur. Dis-je après lui avoir fait un bilan médical.

Lui : Je fais de mon mieux, docteur Kane, mais vous savez, le sel est presque dans tous les plats, dans toutes les sauces.

Moi : je ne vais pas vous le cacher, la gravité de votre maladie augmente progressivement.

Lui : donc, je dois en comprendre qu'il n'y a plus d'espoir?

Moi : Il y'a toujours de l'espoir. Tant qu'il y'a vie, il y'a espoir monsieur. En plus, de nos jours la médecine connaît une ascension fulgurante, certes cette pathologie est incurable pour l'instant mais il peut y'avoir un traitement qui puisse vous permettre de vivre avec sans trop en souffrir et cela peut même prolonger votre espérance de vie.

Il hoche la tête.

Lui : je comprends! En tout cas merci pour votre détermination, merci de vous fatiguer tant pour mon cas.

Moi : je vous en prie, c'est mon travail, vous n'avez pas à me remercier. La meilleure façon de me remercier c'est de respecter le traitement comme il le faut.

Lui : j'y veillerai. Merci docteur!

Moi ( mince sourire ) : A la prochaine monsieur Ndoye et surtout ne perdez en rien votre joie de vivre, la vie est belle, profitez en avec vos proches. Ce n'est pas parce que vous êtes malade que vous n'avez pas le droit de sourire à la vie, certains malades ont même vécu plus longtemps que des personnes bien portantes. Seul Allah est au contrôle!

Lui ( me rendant mon sourire ) : vous êtes très aimable docteur. Qu'Allah vous rétribue au centuple tout ce que vous faites pour moi!

Moi : Allahouma Amin mon cher.

il finit par prendre congé. Je soupires en m'adossant au dossier de mon siège( fauteuil). Être médecin, ce n'est pas facile, surtout cardiologue, car oui je suis cardiologue. Le cœur est très sensible. Ainsi, les maladies du cœur sont toutes délicates.

Je répondis à l'appel de mon assistante que je venais de recevoir.

Moi : je vous écoutes madame Diouf