Les vicissitudes de l'amour

*03*

Khady Evelyn Diop

Que demander de plus? Me voilà assise dans ce restaurant, mes meilleures amies à mes côtés, nous papotions, parlons de tout et de rien. Nous nous remémorions du beau vieux temps. Que de bons souvenirs! Que des anecdotes à n'en plus finir!

Mon bonheur est là, aux côtés des gens que j'aimes. Tout ce temps passé loin d'eux, m'a paru une éternité. Les revoir me procures un bien fou.

Mon esprit voyage et je me perds dans mes souvenirs...

Flash-back

Mon vol était prévu dans quelques petites minutes et nous refusions de nous quitter. Dans les bras l'une de l'autre, unies comme un, nous sanglotons. Nous serrons nos étreintes comme si nos vies en dépendaient, comme si c'était la dernière fois.

Trois amies, que dis je! Trois sœurs, qui ont grandi ensemble, passé toute leur enfance ensemble, qui se sont connues depuis les couches culottes, qui ont rigolé à gorge déployée ensemble mais aussi qui ont pleuré ensemble.

Trois sœurs qui partagent joie et peine, douleur et bonheur, vont devoir se séparer ce soir. Pour combien de temps? Cela leur est inconnu. Nul ne saurait dire avec exactitude, quand est ce qu'elles se reverront. Elles qui sont inséparables, elles qui ont fait les 400 coups ensemble.

Le fait de devoir se quitter, de devoir se lever, passer une journée sans l'autre est un supplice sans répits qui leur sera difficile à endurer.
Ces sœurs sont les miennes.

Je me détachais d'elles à contrecœur.

Marichou ( entre deux sanglots) : s'il te plaît, il est encore possible de tout annuler. Ne pars pas, Eva, nous ne pourrons pas avancer sans toi.

Moi : je...il faut que j'y ailles Étou, j'ai besoin de faire ce voyage. Vous savez bien que je n'aurai jamais pensé vous quitter auparavant même si c'est pour quelques jours alors croyez moi, je le fais à contrecœur.

Ouleye : Tu as raison...c'est dur mais c'est une nécessité...Marichou, notre amie doit se reconstruire et cela ne peut se faire que loin de là où elle a tant souffert.

Marichou : d'accord...mais tu as intérêt à nous appeler autant de fois que possible...ne perdons jamais contact Eva...ne nous oublies jamais!

Ouleye : Elle n'est pas folle. Si tu te fais de nouvelles amies là-bas, on envoie un serpent te mordre, une vipère même qui va te cracher son venin.

Nous en rions. Elle voulait un peu détendre l'atmosphère.

Moi : vous savez bien que je n'ai que vous dans cette vie. Vous êtes plus que de simples amies pour moi, vous êtes mes sœurs d'autres mères, mes pétasses d'amour...Allez, un dernier câlin!

Nous nous fîmes un dernier câlin rempli d'émotions.

Marichou : c'est bon...il faut que tu y ailles maintenant.

Moi : prenez soin de vous les filles!

Ouleye : toi aussi, prends bien soin de toi. Nous sommes certes loin des yeux mais près du cœur. Et nous te confions à Dieu, nul ne pourra mieux veiller sur toi que le tout puissant.