MEDUSA

PROLOGUE

PROLOGUE

Entièrement vêtue de noir, perchée sur le toit d'un grand immeuble abandonné à l'écart de la ville, j'attends.
Je fume tranquillement en regardant de temps en temps à travers la lunette de mon Barrett M82, pour vérifier si ma cible est arrivée.

Elle est en retard. Encore.

C'est d'ailleurs pour cette raison que sa femme m'a contacté. Elle est fatiguée de se sentir humiliée à cause de tous ses retards, épuisée de se faire tromper avec toutes les femmes de leur cercle. Je suis à une bonne distance. Assez proche pour lui pulvériser le crâne et assez loin pour pouvoir m'enfuir avant que la police n'arrive et que le chaos se déchaîne de ce côté de la ville.

Écrasant mon joint contre le bitume, je me rends compte qu'il est enfin là. Ma mâchoire se crispe lorsque je réalise le temps que j'ai attendu ici.
Mes cuisses sont engourdies, mes lèvres abîmées par la morsure du vent frais. Je claque presque des dents.

Je l'observe, déambulant comme si le sol en marbre était un nuage. C'est pour cela que je préfère abattre à longue distance. Voir à quel point ils sont insouciants de la mort avant qu'elle n'arrive, les foudroyer.

Alors, je me replace correctement, plante mon œil dans la lunette de mon fusil. Puis :
J'inspire, je vise et je tue.

Mme Myers a demandé quelque chose de rapide. Qu'il souffre ou non n'a pas d'importance. Tant qu'il ne respire plus demain.

Je ne suis pas friande de torture. Dans le pire des cas, je leur tranche la gorge et les laisse se vider de leur sang. Auquel cas je fais toujours en sorte que ce soit rapide. Sauf exception. Je suis une faucheuse, pas un bourreau.

Vous saisissez la différence ? Elle est importante.