CHAPITRE 7

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CHAPITRE 7
Rosalia

Les bras entravés, la peau lacérée par la corde qui l'entoure, les fesses endolories et une migraine carabinée. Ce sont les conditions dans lesquelles j'ai ouvert les yeux il y a quelques minutes. Il m'aura fallu de longues minutes pour me souvenir de ce qui m'a menée ici, sur cette chaise inconfortable.

Puis je me suis souvenu, la terrasse, la fusillade que j'ai engendrée. Gabrielle qui me hurle dessus, ces hommes, suivis du coup porté à ma tête et le trou noir.

Est-ce que je savais que c'est comme ça que se finirait ma vie ? Honnêtement, oui.

J'ai toujours su que ni la vieillesse, ni la maladie ne m'emporteraient, je mourrais d'une balle ou d'un coup mortel. Je le sais depuis que j'ai 18 ans et que j'ai pris la décision d'entrer chez les Seal.

Bon au début, je pensais que je mourrais d'épuisement tant la préparation, les tests d'entrée puis les entraînements étaient durs. Mais faisons l'impasse sur cette partie de l'histoire puisque c'était seulement ma faiblesse d'esprit qui contrôlait mes songes.

Finalement, je ne suis jamais morte au cours des nombreux déploiements, j'ai été blessée, mais jamais rien de suffisamment inquiétant ou douloureux pour que je me dise : Ça y'est Rosalia, tu vas rejoindre papa et maman.

Puis j'ai quitté mes frères d'armes, et j'ai changé de camp. Là encore, psychologiquement, je me suis préparée, plus encore que pour l'armée. Une cible ou un client trop dangereux et ma vie est mise en jeu. Mais j'y suis quand même allé, à chaque fois. Par cupidité, bravoure, ou simple stupidité ? Aujourd'hui, je me classe dans la troisième catégorie, parce que je connaissais pertinemment issus de ce merdier.

Depuis le départ, je ne sens pas ce contrat. Mais, 2 Millions de dollars pour la mort d'un seul homme. J'en aurais été d'autant plus stupide de refuser.

Le fracas qu'émet la porte lorsqu'elle s'ouvre me tire de mes songes. La lumière inonde brutalement mon champ de vision, me faisant plisser les yeux. Effectuant plusieurs clignements de paupières, j'essaie d'habituer ma rétine à cette agression.

Putain Gab !! Tu n'as pas idée de combien tu tombes bien. M'exlamé-je euphorique, lorsque je l'aperçois. Dépêches-toi de venir me détacher, qu'on puisse se barrer d'ici, lui ordonné-je, me dandinant sur la chaise dans une vaine tentative de me libérer.

Écoute Médusa, je n'ai pas eu le choix, ok ? entame-t-il avant d'être interrompu par l'entrée d'Elias et les deux mêmes hommes du restaurant.

Ah maintenant, c'est Médusa, mon ange ? Craché-je haineusement.

Bonjour, Preciosa, j'aurais aimé te revoir dans d'autres circonstances. me nargue Elias, la tête penchée d'un côté.

La sensation de trahison qui me submerge à la réalisation que Gabriel n'était en aucun cas un allié me retourne l'estomac... Stupide, je me sens stupide d'avoir cru en lui.

Bordel de merde Rosalia, tu t'es fait baiser par un traitre, maugrée-moi contre moi-même.

Un silence envahit la pièce. Avant que celui qui ressemble à Elias émet un sifflement admiratif en hochant la tête à l'intention de ce bâtard de Gabriel.

— Tu te l'es fait mec ? le félicite-t-il d'une tape dans le dos. Est-ce la légende qui dit que c'est une furie est vraie ?

Je le fusille du regard, alors qu'il glousse. À l'aide de sa main, il imite la patte d'un félin accompagné d'un rugissement animal. Gabriel laisse échapper un petit rire gêné tandis que les deux autres restent silencieux, impassible à la blague.

MEDUSAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant