Chapitre 35 | Echec & trahison |

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Chapitre 35
Elias

Son absence me pèse, bien qu'elle ne soit plus là que depuis vingt-quatre heures. Ma nuit a été compliquée, sans elle. J'ai l'impression de seulement prendre conscience de la place qu'elle a prise dans ma vie.

Elle s'est imposée partout, sans que je m'en aperçoive vraiment. Je deviens dépendant d'elle, me sentant perdu quand elle n'est pas près de moi.

Dans le hangar, tandis que mes hommes s'affairent à préparer les diverses cargaisons qui doivent partir en livraison, je suis ailleurs. Je donne des réponses brèves, quand on me pose une question.

Qu'est-ce que je fous ici ?

Depuis qu'elle est là, tout a perdu de son attrait. Le pouvoir, l'argent, les femmes, tout me paraît fade en comparaison à la vie que je pourrais avoir avec ma Méduse.

Je ne suis même plus certain que ma quête à un réel sens à présent.

Un ricanement sinistre s'échappe de mes lèvres, je secoue la tête, me trouvant pathétique.

À quoi ça rime tout ça finalement ?

Désorienté par mes propres pensées, je trouve une chaise à l'écart de tout ce monde, alors je m'y dirige avant de m'avachir dessus comme si le monde pesait sur mes épaules.

Je résiste à l'envie de me rouler un joint, sachant pertinemment que si je me laisse aller à cette drogue, mes pensées ne saisiront de divaguer vers cette magnifique méduse aux yeux verts forêt. Je dois rester concentré.

Aujourd'hui, trois importantes cargaisons d'armes partent simultanément à différents endroits. L'une est pour Medellín, la seconde pour Cali tandis que la dernière part vers les frontières mexicaines. Nous ne pouvons ni nous permettre d'être braqués, ni d'être arrêtés par la police.

C'est pour ça que j'ai missionné Diego et Alessio pour les deux livraisons les plus propices aux problèmes, afin d'avoir au moins un homme de confiance sur chaque convoi.

Jefe, tout est prêt, m'annonce Caleb. Tu es sûrede ne pas vouloir que je parte à la place d'Alessio à Medellín ?

— Non, depuis la mort de son fils, il a beaucoup été absent, je rétorque calmement. Il a besoin de retourner un peu sur le terrain.

Il tourne les talons et repart, tandis que j'observe mes hommes toujours en train de s'activer de part et d'autre de l'entrepôt.

Après avoir jeté un rapide coup d'œil à ma montre qui m'indique qu'il est déjà quatorze heures, je me décide à me lever et prends la direction d'Alessio.

Sio, hemarno, comment tu le sens le convoi jusqu'à Medellín ? je lui demande.

Cela fait un moment maintenant que nous n'avons pas livré là-bas. C'est à Carlos Rodriguez que je dois ces mois sans collaborer avec l'un des Cartels de Medellín. Il m'a doublé pour ne pas changer.

Mais compte tenu que sa spécialité n'est pas les armes, Pablo a fini par revenir vers moi. Je me suis sans surprise vengée de son retournement de veste en gonflant mes prix. Il a compris ma démarche et a simplement accepté.

J'espère que Pablo ne va pas essayer de nous baiser, il répond, le regard soucieux.

Si tu ne le sens pas, j'envoie quelqu'un d'autre à ta place, je lance avec nonchalance pour ne pas le heurter.

Ses sourcils se relèvent avant qu'il ne me toise du regard. Sa réaction m'arrache un rire, son égo est touché.

Je suis une puta Elias ?

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