Chapitre 20
EliasElena a été discrètement envoyée en Italie par l'intermédiaire d'un contact de confiance de Méduse. Personne ne connaît son identité, pas même moi. Elle m'a assuré que la sécurité de ma sœur serait inébranlable là-bas. Compte tenu de l'étendue de ses ressources, j'ai décidé de lui confier entièrement la protection de ma sœur, car je ne suis plus en mesure de m'en occuper correctement.
Naturellement, Elena s'est farouchement opposée à cette idée, estimant qu'elle ne devait pas être mise de côté. Je ne sais pas comment Méduse a réussi à la convaincre, mais le résultat était là.
Contrairement à moi, elle n'a aucune attache personnelle, n'a pas grandi avec eux, et est donc beaucoup plus objective que moi. Je refuse de croire qu'un de mes proches puisse être un traître, malheureusement, il est fort probable que cela soit le cas, et j'appréhende le jour où je découvrirai leur véritable identité.
Une fois que nous avons reçu la confirmation que ma sœur a atterrie en laissant tous ses appareils électroniques ici, nous avons pu à notre tour décoller en direction de Seattle.
— Qui devenons-nous, rencontrer ici ? demandé-je en montant coté passager de la voiture qu'elle s'est fait livrer.
— Cameron, répond-elle simplement, en démarrant.
— Plus de précision Méduse.
Concentrée sur la route, elle quitte l'aérodrome puis s'engage sur la double voie sans m'accorder son attention.
— Étape numéro une, faire changer tout ton système de sécurité. Je ne fais pas confiance à Enzo jusqu'à preuve du contraire, alors tu vas acheter le matériel nécessaire. Et Cam va changer ton système de sécurité, explique-t-elle, en prenant une cigarette à l'aveugle.
Instinctivement, je sors mon briquet de ma poche et l'approche de sa cigarette pour l'allumer. Elle me remercie en inclinant la tête. La familiarité de cette scène me frappe soudain. C'est comme si nous avions déjà fait cela des centaines de fois.
Une putain de sorcière, je vous l'avais dit !
— Tu lui fais confiance ? l'intérrogé-je.
— Les gens que je côtoie non pas d'autres choix, qu'être de confiance, assure-t-elle.
Je la crois sur parole, l'assurance dans sa voix aidant sans aucun doute. J'allume aussi une cigarette, observant les rues animées de Seattle qui défilent.
Environ vingt minutes plus tard, nous nous retrouvons devant un immeuble imposant. Elle se dirige vers le garage souterrain, ouvre sa fenêtre, laissant seulement son bras sortir pour taper un code sur le boîtier.
— Viens, me somme-t-elle, en quittant l'habitacle.
Je l'imite, puis la suis jusqu'à l'ascenseur. Une fois à l'intérieur, elle compose un code puis appuie sur le bouton du 25ᵉ étage, le dernier.
— À quoi je dois m'attendre là-haut ? demandé-je suspicieux.
Elle se tourne vers moi, posant enfin son regard sur ma personne. L'idée de la plaquer contre la paroi traverse mon esprit. Est-ce que tu me repousserais Preciosa ? Elle disperse rapidement mes pensées lubriques en déclarant d'un ton sérieux :
— C'est un mec sérieux et il aime le respect. Laisse-moi juste parler et prépare-toi à payer, c'est tout.
J'avale difficilement ma salive, n'étant pas habitué à laisser quelqu'un prendre les rênes pour moi. Je préfère de loin gérer moi-même mes affaires. Particulièrement des transactions aussi cruciales, puisqu'il s'agit ici de la sécurité informatique de mon cartel. Elle interprète mal mon langage corporel, et, les sourcils froncés, elle m'agresse verbalement :
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MEDUSA
RomanceTuer, c'est mon métier. Et probablement la chose que je fais le mieux. Alors ; j'inspire, je vise et je tue. Puis je passe au contrat suivant. Ma vie était tranquille, animée par mes meurtres rémunérés. Après de bon et loyaux services, au sein de...