MEDUSA

CHAPITRE 23

Chapitre 23
Santo

— Elias sera là dans quelques heures. Il vient de m'envoyer un message, annonce Mateo, en pénétrant dans le salon, téléphone en main.

— Il a besoin d'une escorte ou il préfère rentrer seul avec sa meuf ? demande Alessio, irrité.

— Ce n'est pas sa meuf. Et je dois lui envoyer une escorte puisqu'il rentre seul de toute façon, répond simplement Mateo en prenant place à côté de nous.

— Comment ça, il rentre seul ? m'interréssé-je

— Il m'a juste dit, qu'elle rentrait plus tard. Je n'en sais pas plus, déclare-t-il, en haussant négligemment les épaules.

— Quoi ?? s'insurge Alessio. Mais, c'est quoi ce bordel ?

— Tu lui demanderas tout à l'heure, répond uniquement Mateo.

Il prend place à coter, de moi, le nez plongé dans son téléphone.

— Tu dois aller vérifier la cargaison d'arme, Santo, me rappelle-t-il.

À l'entente du rappel de Mateo, les frères D et Hayden se lèvent simultanément. Suivant le mouvement, je me lève à mon tour, puis quitte le salon après avoir salué ceux qui y restent d'un mouvement de la tête.

Diego, comme il en a souvent l'habitude, prends naturellement place derrière le volant. Son frère le rejoint coté passager. Tandis qu'avec Hayden, nous nous installons à l'arrière.

Pendant que la voiture démarre et quitte le garage, je sors mon téléphone, naviguant à travers mes contacts à la recherche de Rosalia.

Si Mateo ignore pourquoi elle ne rentre pas avec Elias, j'éprouve besoin d'en connaître la raison.

Avec une pointe d'inquiétude, je retrouve son contact et lui rédige un message.

Moi : Pourquoi tu ne rentres pas avec Elias ??

Les trois petits points indiquant qu'elle écrit s'affiche, puis sa réponse apparaît :

Rosalia : Je vais chercher Elena.
Pourquoi ?
Je te manque déjà ? :)

Moi : Oui. C'est nulle sans toi.

Rosalia : Comment tu faisais
pour vivre avant ?

Moi : Je survivais.

Rosalia: Triste.

Un rire discret m'échappe à la lecture de son dernier message. Rassuré quant à son retour prochain, je ne prends pas la peine de répliquer et remets mon téléphone en poche. À présent, ma concentration peut être intégralement dédiée à la vérification qui nous attend.

Nous nous organisons tous afin d'optimiser notre temps et notre efficacité sur cette tâche. Elle est longue, méticuleuse et indubitablement ennuyeuse. Seul Hayden, avec sa passion pour les armes et en sa qualité de responsable de l'arsenal, ne semble pas s'en lasser.

— Vous pensez qu'il l'a baisé ? demande Dani.

Sa question a le mérite de me faire sortir de ma torpeur. Je le regarde, peinant à comprendre de qui il parle.

— Elias, vous pensez qu'il s'est fait Médusa ? précise-t-il.

J'ouvre grand les yeux, ahuris. Allons-nous réellement débattre de la vie sexuelle de notre patron ?

— Je ne pense pas, répond Hayden, dédaigneusement. Ce n'est pas du tout son style de meuf.

— Médusa, est le style de n'importe qui, glousse Diego, concentré sur sa conduite.