Chapitre 30
EliasL'inquiétude m'a tant pris aux tripes, que je n'ai pas eu le temps de sentir le voyage depuis le hangar passé.
On a récupéré la cargaison volée, certes, mais le risque que je perds mon petit frère, me laisse un goût amer dans la bouche. Il a pris une balle, une seule. Mais c'est son flanc gauche qui est touché, une zone qui saigne énormément si elle n'est pas rapidement suturée.
J'ai compressé la plaie, en enfonçant mon doigt dans le trou, toute la durée du retour. Ainsi, je limite - je l'espère - le risque d'hémorragie. Il a hurlé, balbutiant des mots incompréhensibles et est à présent évanoui. Cependant, son sang ne coule plus et son cœur bat encore, c'est tout ce qui m'importe.
Tu n'as tellement pas intérêt à mourir, Mateo.
C'est cette unique pensée qui m'accompagne quand je sors de la voiture avec l'aide de Santo et de Diego.
Un grand dérapage sur le bitume me fait relever la tête. Quand j'aperçois la voiture dans laquelle ma méduse est, j'ai juste envie de m'effondrer en la suppliant de faire quelque chose pour mon frère.
Gardant le doigt enfoncé dans la plaie de Mateo et mon autre main dans son dos, nous avançons vers l'entrée à toute hâte. Santo le porte de l'autre côté, me soulageant un maximum du poids de mon frère tandis que Diego reste proche de nous en guise de soutien éventuel.
— Où est-il blessé ? demande ma méduse lorsqu'on arrive dans la cuisine.
D'un geste vif, elle jette tout ce qui se trouve sur la grande table, et fait un signe à Santo afin qu'il y dépose Mateo.
— Il a pris une balle dans le flanc gauche, lui explique Diego. Elle est toujours à l'intérieur, Elias a mis son doigt pour éviter une hémorragie.
— Je t'en supplie, dis-moi que j'ai bien fait de faire ça, lui demandé-je, profondément désespéré.
— Je ne peux rien te garantir, Elias, m'annonce-t-elle, sans me regarder. On a le nécessaire de suture ?
— Ouais, attends, j'arrive ! lance Caleb, avant de sortir de la pièce en courant.
Pendant ce temps, Médusa s'approche de la table, pose deux doigts contre la jugulaire de mon frère puis se penche en approchant son oreille de son visage. Elle se redresse avant d'écarter les lèvres de Mateo pour regarder à l'intérieur de sa bouche.
— J'ai de quoi suturer et retirer la balle, mais pas de désinfectant. On n'a que du sérum physiologique, nous informe Caleb, avec un tas de matériel dans les mains.
— Du rhume ou de la Vodka feront l'affaire, lui explique ma méduse. Donne-moi tout ça.
Il s'exécute, en déposant tout ce qu'il a apporté sur la table, avant de se mettre à fouiller dans chaque placard de la pièce. Si la situation s'y prêtait, j'aurais pu rire de son acharnement à ouvrir et fermer chaques placards.
Caleb pousse un grand soupire, en remerciant le ciel, au moment où il attrape la vodka pleine.
S'élançant vers l'évier ou elle entreprend un lavage de main complet et minutieux de ses mains, passant entre chacun de ses doigts. Elle prend le temps de frotter plusieurs fois le bout de ces derniers, pour enlever toutes impuretés potentielles de ses ongles, allant jusqu'à nettoyer ses avant-bras et ses coudes.
Comme dans les films dans lesquels il y a des chirurgiens.
Je suis assez surpris, qu'elle prenne le temps de se nettoyer avec autant de minutie, puis je me souviens que ma plaie à moi s'est infectée justement à cause de ce manque d'hygiène.
VOUS LISEZ
MEDUSA
RomanceTuer, c'est mon métier. Et probablement la chose que je fais le mieux. Alors ; j'inspire, je vise et je tue. Puis je passe au contrat suivant. Ma vie était tranquille, animée par mes meurtres rémunérés. Après de bon et loyaux services, au sein de...