CHAPITRE 15
RosaliaUne main autour de la gorge me sort brusquement de mes songes. J'ouvre les yeux, surprise et légèrement paniquée, avant de tomber sur les billes couleurs cailloux d'Elias. Je riposte immédiatement sur les nerfs, attrape son bras afin de le faire basculer sur le lit puis grimpe à califourchon sur lui. Désormais, c'est ma main qui enserre sa gorge.
Tu oublies trop souvent qui j'ai été, salopard.
— À quoi tu joues, putain ? craché-je, bien réveillée à présent.
L'une de ses mains se glisse dans mes cheveux, les tirant doucement pour rapprocher nos visages, tandis que l'autre se plaque fermement contre ma hanche, me maintenant immobile. Nous sommes incroyablement proches. Sentir son souffle chaud caresser ma peau, éveille tous mes sens. Un frisson délicieux parcourt toute ma colonne vertébrale. Ma respiration s'accélère, devenant de plus en plus saccadée à mesure que la sienne s'allonge.
— Cesse de me manquer de respect devant mes hommes, murmure-t-il, la voix rauque au creux de mon oreille.
Je ravale un gémissement et réprime le mouvement involontaire de mes hanches qui m'a presque échappée.
— Tu m'en demandes trop, jefe, susurrer-je mielleusement.
Il me renverse d'un geste rapide, mes cheveux toujours emprisonnés, son corps se retrouvant entre mes jambes. Il intensifie la pression contre mon entre-jambe, puis colle son nez contre ma gorge. Mon corps réagit immédiatement à cette nouvelle proximité, une douce chaleur se propageant dans mon bas-ventre.
Merde.
— Félicitations pour ta première mission. Les garçons m'ont dit que tu a été à la hauteur, lance-t-il, sans éloigner son visage de ma gorge.
Son souffle effleure ma peau à chaque mot qu'il prononce, mais je n'entends que la moitié de ses paroles, submergée par les sensations qu'il éveille en moi. Sans même m'en rendre compte, mes jambes s'écartent légèrement, lui permettant de presser davantage son érection contre moi.
Qu'est-ce que tu fous Rosalia ? Tu vas le laisser te baiser ?
Obéissant à ma conscience, qui semble plus intelligente que moi à cet instant, je le repousse brusquement sur le côté et me précipite hors du lit. Imposant, ainsi, une distance de sécurité.
Sécurité pour mon âme.
Je feins de chercher mes cigarettes, me donnant une excuse pour lui tourner le dos et prendre le temps de rassembler mes pensées. Je me retourne pour lui faire face à nouveau après avoir attrapé une cigarette et l'avoir allumée.
Expirant la fumée de celle-ci, je le fixe avec mépris et rétorque avec dédain :
— Tu doutais de mes compétences ?
— Depuis que tu m'as loupé, oui, un peu, répond-il fièrement.
Il se tient maintenant debout de l'autre côté du lit, m'observe comme un lion, prêt à bondir sur l'antilope qu'il a repérée dans la savane. Pour détourner son attention de ce que j'imagine être des pensées lubriques et en réponse à son attaque verbale, je lui tends ostensiblement mon majeur.
— J'organise un BBQ aujourd'hui, tu peux te joindre à nous si tu le souhaites, annonce-t-il, prenant enfin la direction de la sortie.
— Il est quelle heure ? demandé-je, avant qu'il ne referme la porte.
— Dix-huit heures.
Mon ventre émet un grondement sonore. En effet, je n'ai pas pris le temps de manger depuis que nous avons quitté Cali. Après que les garçons ont réussi à sortir du bar, nous sommes rapidement retournés à l'hôtel dans lequel nous avons pris un bref repos avant de reprendre la route.
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MEDUSA
RomanceTuer, c'est mon métier. Et probablement la chose que je fais le mieux. Alors ; j'inspire, je vise et je tue. Puis je passe au contrat suivant. Ma vie était tranquille, animée par mes meurtres rémunérés. Après de bon et loyaux services, au sein de...