Kath's Brandy Company - Peaky Blinders

XLV

Elle ricana, bien qu'elle le détestait, elle devait avouer que l'alcool et l'atmosphère joviale de la soirée avaient contribué à créer une sorte d'intimité inquiétante entre les deux adversaires. Elle reprit, les yeux pétillants de défi.

- Je veux simplement te rappeler que je ne suis pas si facile à manipuler.
- Tu es loin d'être facile à manipuler.

Elle ricana de l'ironie de la situation, en effet, elle était loin d'être facile à manipuler,  quant à lui...

- Il y a quelque chose que tu ne sembles pas comprendre...
- Et quoi donc ?, il haussa un sourcil.
- Je ne suis pas dupe, mais je vois dois bien avouer que tout cela est bien plus complexe.
- Complexité ? Ne serait-ce pas qu'un jeu de pouvoir ?, leur visage n'était plus qu'à quelques centimètres à nouveau alors que Kathleen souriait grandement.
- Tu aimes bien jouer avec le feu.
- Le feu est ce qui nous maintient en vie, Kattie.

Le souffle de Kathleen se coupa, " Le feu est ce qui nous maintient en vie, Kattie." Elle réfléchit longuement à ce que cette phrase signifiait pour lui, sûrement pas la même chose que pour elle. Mais elle avait besoin de comprendre.

Mais la soirée se finit bien trop rapidement pour qu'elle ne puisse aboutir à une réponse satisfaisante. A deux heures du matin, Tom la raccompagna chez elle, et ils se quittèrent pour de bon. Le lendemain se promettait difficile pour elle, d'un point de vu mental.

Les tranchées sentaient mauvais. Tout d'elles étaient mauvais. Et c'est alors que Kathleen courraient à travers les boyaux, une marmite de soupe entre les bras, qu'elle le comprenait. Elle avait peur. Des tires passaient au dessus de sa tête alors qu'il faisait nuit-noire. Mais il fallait amener de quoi manger à Oliver et ses collègues.
   
S'ils passaient une énieme journée sans manger, ils ne survivraient pas, ou ne seraient plus capable de se battre. Et s'ils n'en étaient plus capables, ils seraient executés. Oliver était déjà souffrant, il n'avait pas besoin de cela en plus.

Elle ramena la marmite pratiquement vide aux soldats avant de courir chercher le reste, elle rampait cette fois ci, alors que les balles heurtaient ses oreilles. La faim, la fatigue et l'adrénaline manquèrent de la faire s'évanouir, mais elle devait rester en course pour les autres soldats, ils ne méritaient pas ça. Et si ça lui arrivait, elle se ferait lynchée.
   
Elle jura avant d'accélérer la cadence, et, remarquant qu'elle était trop lente, elle se résolut à se lever pour courir. Se tenant sur ses deux jambes, elle commença à courir, encore et encore, désespérément.
   
Il n'avait suffit que d'une balle. Une seule parmi tant d'autre, pour qu'elle s'effondre. Touchée à l'épaule. En tant normale, elle n'aurait pas bronché, mais la faim et la fatigue lui pesait dessus. Ça n'était pas la première balle, mais elle se souvenait de l'effet que la première lui avait fait, l'horreur à l'état pure.

Elle gémit de douleur avant de se relever, pour continuer à courir, plus rapidement, elle devait être soignée. Mais elle n'en avait aucun espoir, elle savait que son bras resterait ainsi jusqu'à ce qu'elle soit à la maison, ou que Oliver ne la soigne.
   
La maison ? A quoi ressemblait la maison ? Elle avait un chat, un adorable chat noir, qui passait son temps à dormir, était-il mort de faim ? Ou d'un bombardement ?
   
Les bombardements, et si Kathleen se faisait bombarder, a l'instant ? Elle ne serait plus capable de s'occuper de son chat. Quel chat ?

Kathleen était incapable de penser ni même de respirer alors qu'elle s'époumonait à courir, le plus discrètement et le plus vite possible. Quand elle arriva la bas, elle saisit la caisse et la traîna par terre, elle se pressait en restant discrète, et cette technique marchait, elle courait légèrement alors qu'elle était au sol. Elle allait pouvoir ramener à manger à Oliver et aux autres soldats qui en avaient horriblement besoin. Et elle ? Non, ils lui avaient tout volé. Elle n'avait rien pu manger ce jour là, ni les jours qui suivirent.