LXIV

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Elle le regarda d'un air hautain alors qu'il posa son index sur sa joue gauche, et son pouce sur la joue droite. Appuyant légèrement mais avec une douceur que Kathleen ne comprit pas. Elle soutenait son regard alors que son pouce se déplaçait sur ses lèvres. Elle respirait lourdement, lui aussi, d'ailleurs. Son regard était semblable à celui d'un prédateur. Elle déglutit, son regard bleu semblait être le ciel de la montagne qui se dressait devant elle. Il était immense, et encore plus vu d'ici.

— Ouvre la bouche, Kattie. dit-il d'une voix basse et sensuelle.

    La jeune femme n'en fit rien, elle continua simplement de le regarder dans les yeux, la mâchoire serrée. La poignée de Tommy se détacha de ses joues, il la regarda quelques secondes d'un air déçu et la frappa. Son cou était rapide mais doux, Kathleen n'avait pas eu mal, elle avait simplement été surprise. Il réitéra alors son ordre.
    Kathleen n'écouta toujours pas. Elle en avait envie, en réalité, mais elle ne voulait pas lui donner raison. Tommy prit alors deux doigts et les plongea dans la bouche à la jeune femme, la fronçant a ouvrir la bouche.

— Bonne fille, dit-il entre deux soupirs, l'admirant paisiblement. Il respirait difficilement, et se demandait s' il devait la laisser comme ça, ou bien lui donner le plaisir qu'elle méritait.
    Il détestait ce qu'il avait à faire. Mais Thomas accordait une distinction assez importante entre les affaires et ses relations. Kathleen l'avait trahie pour les affaires, il allait en faire de même, jusqu'à ce qu'elle comprenne. En attendant, il accorderait un soin particulier à la baiser chaque fois qu'ils se verraient. Jusqu'à ce qu'elle en réclame encore. Car il savait que ça arriverait, il fallait être patient.
    Il la regarda ainsi, la bouche ouverte, le fusillant du regard pour dissimuler la passion et le désir qui faisait rage dans son corps. Passion et désir que Thomas partageait, d'ailleurs. Il la voulait tout autant qu'elle le voulait, et ferait n'importe quoi pour l'avoir, à ce moment précis. Elle était magnifique ainsi.

    Mais malgré à quel point il la voulait, il savait que ça n'était pas le bon moment, qu'il fallait attendre. Thomas accordait une importance énorme à entretenir la carapace qu'il avait mit autour de ses sentiments. Et pourtant, à l'aide de chaque mot qu'elle prononçait, Kathleen la cassait, petit à petit. Une part de lui était heureux de retrouver son humanité, et lui en était reconnaissant. L'autre partie en avait peur, et voulait l'éloigner le plus loin possible, la faire fuir sans jamais se retourner.
    Il voulait qu'elle le déteste pour enfin être débarrassé de ses sentiments. Il savait que cette carapace serait brisée si, aujourd'hui, il la prenait. C'est pour ça qu'à la plus grande surprise de Kathleen, il se retira. Il retira ses doigts de ses joues et croisa les bras. Il la toisa un moment, regard que Kathleen lui rendit. Elle se leva ensuite et le poussa avant de partir.
    Une tornade faisait rage en elle. Elle voulait le tuer, sur le champ. Mais elle n'en fit rien, elle partit simplement et pria pour qu'il fasse de même. Elle ne voulait plus le voir pour l'instant. Elle ne comprenait pas son problème, mais elle savait qu'il en avait un. Il arrivait rarement que quelqu'un l'agace à ce point. Elle ne savait pas si ce fut le manque de contrôle ou le simple fait que Thomas prenait plaisir à jouer avec elle qui l'énervait le plus. Mais elle savait qu'il fallait riposter.

Kath's Brandy Company - Peaky BlindersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant