III

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Ils étaient presque arrivés, le trajet n'était pas vraiment long, la preuve en était qu'après seulement quinze minutes de trajet, Kathleen reconnaissait déjà les bâtiments décolorés de Coventry, la fumée noire et épaisse de ses usines qui marchaient sans arrêt et vrombissaient incessamment. La voiture s'arrêta brusquement avant que le chauffeur ne les interpelle pour leur dire qu'ils étaient arrivés.

Elle descendit alors de la voiture rapidement. Kathleen était une femme très adroite et assez gracieuse même si parfois il lui arrivait de paraître brute ou bien virago, mais elle s'en fichait légèrement. La seule chose qui la dérangeait dans ce comportement était son rapport bien trop étroit avec le passé, la guerre, être soi-même. Elle fut comme ça, mais s'était jurée de ne plus jamais l'être. De ne plus jamais rencontrer la boue ignominieuse et la bêtise de la colère. Plus jamais elle ne sera la même, elle se l'était juré.

Elle jeta un coup d'œil aux alentours alors que la voiture s'éloignait bruyamment, elle entra alors dans la distillerie rejoindre Robert, d'un air fier et hautain. Les ouvriers la regardaient alors qu'ils s'attaquaient à leurs tâches, chacune unique et essentielle à la création de la meilleure eau de vie des Midlands. Les habitants de Coventry voulant se faire bien voir par Mme Clark en buvaient sans cesse, finissant parfois à faire certaines choses des plus déplorables. Mais cela ne regardait pas la jeune entrepreneuse. Ses projets étaient grands, bien plus grands que la raison ne l'exigeait. Son nom raisonna dans l'énorme usine et elle fixa l'homme qui l'avait crié d'un air calme.

C'était Robert McKlain. Un homme assez fort, ses épaules faisaient sûrement quatre fois la largeur de Kathleen, qui n'était pas très menue. Il portait souvent un pull en coton assez fin et jaunâtre dont les manches étaient retroussées, on voyait donc ses gros bras assez poilus. Robert avait la carrure d'un ours et ne ferait qu'une bouchée de qui que ce soit, elle y comprit. Son visage était carré mais son regard portait une sorte de nostalgie que l'on retrouvait dans tous les soldats qui avaient combattu pour la France. Une nostalgie de ceux qu'ils avaient été avant le massacre. Ses cheveux étaient bruns, assez clairs, mais quelques cheveux blancs dénotaient du reste. Ils marquaient son expérience et sa détermination à survivre. Robert était un homme tragique et misérable, le héros parfait pour une histoire romantique.

Lorsque Kathleen le rejoignit, il avait un chiffon et un pistolet en main, en train de le nettoyer consciencieusement, mais il semblait crispé.

- " Quel est le problème, Robert ?

- Je t'avais dis quoi au sujet des armes? " Il était vrai que Robert avait prévenu Kathleen de ne pas se mêler des affaires de Birmingham. Mais elle n'écoutait qu'elle-même, et cette fois-ci elle savait qu'elle devait se prendre au jeu.

De plus qu'ils avaient besoin de ces armes, car Danne Elsass en avait après elle depuis l'histoire des salaires des mineurs. Le problème la dedans, était simplement que Danne avait une armée prête à la descendre si elle ne faisait pas ce dont Danne avait besoin - c'est à dire lui faire de l'ombre pour que la police ne s'intéresse pas à lui - tandis que Kathleen, elle, n'avait que de potentiels contacts. Mais elle était décidée à changer ça.

Kath's Brandy Company - Peaky BlindersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant