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Heureusement, la situation ne durant pas indéfiniment, et au bout de deux semaines, elle emménageait dans le grand manoir imposant, seule et fière. Elle aimait s'imaginait seule dans l'immensité, se perdre de temps à autres, être simplement accompagnée de sa femme de ménage, ou de quelques invités de temps à autres, notement des cousins ou bien les Lowry. Elle voyait déjà, derrière, un petit lieu où pourraient dormir ses chevaux à l'avenir. Tout était parfait, et cela le resterait, elle y veillerait.

Les pièces étaient incroyablement grandes, la musique classique résonnait partout et aucun écho de Robert n'atteignait Derby, elle était sure de connaître le paradis. Elle avait constater que les chiffres que procuraient Kath's Brandy Company n'étaient plus assez satisfaisant pour elle, elle parla alors avec Alsòn qui l'embaucha sans hésiter, ce qui lui fit plaisir. Et voilà un nouveau chapitre dans la vie personnelle de Kathleen Clark. Entrepreneuse, lad-jockey et gangster. Elle avait tout de détestable et n'en doutait aucunement.

Mais pour l'instant, le plus important était de trouver Campbell afin de lui dévoiler toutes les accusations qu'elle prônait fièrement dans toutes les villes voisines, Campbell était haï et pas grand monde avait encore confiance en lui, pas même son patron, ni encore Winston Churchill. Et c'était bien le but. Réduire à néant son besoin de vivre, en éliminant ce pourquoi il vivait. Mais Kathleen avait besoin d'un coup encore plus bas, quoi de plus bas que de détruire sa vie conjugale avant tout ?

Le plan de Kathleen se dessinait déjà dans sa tête alors qu'elle ressortit les papiers de sa mallette pour y trouver l'adresse de ce cher Chester Campbell. Elle ne le trouva pas et appela simplement le commissaire qui le lui donna sans broncher, et maintenant qu'elle l'avait, elle se saisit de sa voiture, des preuves, et y alla rapidement.

Elle n'eut pas à rouler longtemps avant d'atteindre la grande maison de l'inspecteur. Elle s'y arrêta alors et toqua vivement, faisant attention de ne pas apercevoir de voiture dans les parages. Lorsqu'une vieille femme lui ouvrit, elle sourit. Remarquant immédiatement à quel point son regard ne témoignait d'aucune force d'esprit, elle ne serait pas dure à convaincre et la jeune femme s'en réjouissait.

La femme âgée l'invita à rentrer et Kathleen accepta, lui souriant chaleureusement, d'un air faussement naturel. Elles s'installèrent toutes les deux au salon et, dans un premier temps, Kathleen remarqua l'air tendu et insalubre de la maison, les murs étaient craquelés, tout était sombre, en opposition avec la majestueuse façade de la maison. Campbell n'était pas si différent de sa maison.

De première vue, un homme puissant, inspecteur faisant respecter les droits de tous et écoutant chacun. De l'intérieur, un violeur, ne faisant attention qu'à son image, au diable la justice, bafouant les droits des autres.

Cela dit, sa femme avait l'air tres imbus de sa personne, le menton levé, le regard certes crédule mais aussi très suffisant. Elle n'était pas à plaindre, riche, aimé ou non, elle avait de l'argent et Kathleen comprenait bien que c'était tout ce qui importait la vieille femme singulière et élancée en face d'elle.

Kath's Brandy Company - Peaky BlindersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant