Kath's Brandy Company - Peaky Blinders

LXV

Après cet événement, elle n'avait plus croisé Thomas. Elle était restée à Derby, s'occupant de quelques chevaux et de l'usine qui était pour l'instant sa priorité. Elle priorisait l'usine et les armes pour l'instant. L'important était d'assurer ses arrières en attendant d'attaquer. Car elle préférait attaquer dans l'ombre, et si elle commençait un plan maintenant, ça serait trop prévisible. Alors elle se contenta simplement de se protéger. Elle rapporta beaucoup d'argent grâce à un nouveau marché qu'elle avait lancé.
    Elle vivait confortablement et en fit profiter ses hommes de main. L'usine retrouva son calme et son efficacité habituelle, tout comme Kathleen. Elle fut rassurée de retrouver son influence et se jura de la garder, peu importe ce à quoi elle ferait face. Les jours s'étaient enchaînés, encore et encore, sans que rien de spécial ne se produise. Mais Kathleen comprit alors que quelque chose se préparait, quelqu'un avait pris son exemple contre elle-même.
Et elle se doutait de qui il s'agissait. Personne d'autre que les Peaky Blinders. Les soupçons de Kathleen se confirmèrent quand elle remarqua quelques visages familiers chaque jour. Elle était suivie, et à la trace. Elle avait déjà vu ces personnes à la fête au Garrison Pub avec les Peaky Blinders. Elle avait la confirmation que Thomas préparait quelque chose contre elle, ou du moins qu'il voulait l'avoir à l'œil. Elle ferait donc de même.
    Mais contrairement à Thomas, Kathleen n'était pas du genre à attaquer frontalement. Elle choisît alors des hommes de main peu connus comme Alex ou Mary. Ils furent chargés de le suivre à la trace, d'autres étaient chargés de suivre John et Arthur. Elle riposterai une fois que Thomas aura attaqué, bien qu'elle tentait d'avoir un coup d'avance pour être mieux préparée. Elle avait déjà quelques idées pour le dissuader de lui voler les armes, comme lui laisser quelques indices insinuant que ce n'était pas une bonne idée. Si elle avait l'habitude de jouer tapie dans l'ombre, elle était prête à totalement assumer ses dissuasions sur ce coup là.

    Elle fit alors réunir les Ebony Lamiers. Bien qu'elle expliqua la situation calmement, on pouvait sans grand mal sentir la répulsion et la colère dans sa voix. Elle leur parla alors de la sécurité des armes, et de comment ils allaient attaquer. La première dissuasion était de poser des mines dans son jardin. Mary en avait gardé de lorsqu'elle travaillait à l'usine, usuellement, elles servaient pour le marché clandestin au nom de Kathleen, mais cette fois-ci, elle savait qu'elle s'en servait bien mieux qu'en les vendant.
    Il n'y avait rien de mieux pour Kathleen que d'être enviée, et donner une correction à la famille Shelby servait d'exemple à ceux qui aimeraient tenter. Bien qu'elle se doutait que, même si beaucoup l'enviait, peu était ceux qui avaient l'audace de l'affronter, bien que cela était amusant, cela pouvait également devenir lassant pour la jeune femme.

    Ils avaient passé une journée complète à remplir le jardin de Thomas, ce dernier était en voyage à Birmingham, loin de Londres, pour des affaires familiales apparemment. Elle avait grassement payé la femme de maison pour obtenir son silence. Elle devait avouer avoir commencé à culpabiliser en voyant un jeune bébé dans son berceau. Elle comprit alors que Thomas n'était pas uniquement un gangster, ancien militaire, un ennemi à abattre, un amour à éteindre. Il était également un père, sûrement un mari, un fils. Il existait en tant qu'humain.
    Voilà ce qui les différenciait, l'humanité. Thomas était humain, tandis que Kathleen n'avait rien d'humain, elle était programmée pour travailler et détruire. Ainsi la plupart des soldats rentraient : brisés, inhumanisés, programmés. Kathleen n'y faisait pas exception.