Kath's Brandy Company - Peaky Blinders

XXXI

La première chose qu'elle vit fut le regard électrique de Thomas. Son regard bleu et inexpressif se planta dans celui tout aussi inexpressif de Kathleen. Et celle-ci fut surprise par quelque chose de totalement inattendu, le regard de l'homme se changea pour se teinter d'une émotion que Kathleen ne reconnut pas immédiatement, mais il y avait bien une émotion là dedans, bouleversante et qui se battait avec l'image que voulait renvoyer Thomas.

Ces premières minutes furent silencieuses, Kathleen et Thomas n'avaient pas besoin de parler pour communiquer ni pour se comprendre. Il y avait quelque chose de spécial entre eux. Et Kathleen détestait cela. Elle détestait ce sentiment qui la submergeait à ce moment-là, alors qu'elle admirait Thomas remplir son verre de whisky. Elle détestait tout ce qui remplissait la salle à ce moment précis, et elle réussit à se convaincre qu'elle haïssait Thomas à son tour.

Il se retourna immédiatement lorsqu'il se rendit compte que l'alchimie qu'ils avaient eu jusque là avait été tranchée et enterrée par la jeune noiraude.

- Vous n'êtes pas venu, la dernière fois.
- En effet.

Il s'installa sur un fauteuil aux côtés de la jeune femme et l'examina. Kathleen eut du mal à supporter son regard bleu l'examiner ainsi. Elle croisa les jambes en prenant une grande inspiration, elle espérait qu'il ne remarquait pas l'effet qu'il lui faisait — un mélange d'agacement et de je-ne-sais-quoi —. Mais, à en croire son léger sourire inquisiteur, il le savait très bien, et ça lui plaisait. Ce qui agaça d'autant plus la jeune femme.

Thomas but et s'alluma une cigarette qu'il commença à fumer, laissa le silence reprendre sa place confortable. Mais leur précédente complicité ne revint pas pour autant, laissant Thomas seul dans sa rêverie. Kathleen se leva du divan pour prendre la cigarette de Thomas et la fumer à son tour, sentant son goût sur ses lèvres.

L'odeur de whisky, de goudron et de masculinité emplit la bouche de Kathleen qui se délecta de cette odeur, celle de Thomas Shelby. Il prit ensuite la parole, et Kathleen l'écouta comme si sa voix était la seule chose qui l'importait.

- Vous pensez sûrement que j'ai les caisses.
- J'en suis sûre.
- Et bien détrompé, on me les a prise.

Des que Thomas prononça ses paroles, Kathleen lu entre ses lignes pour y deviner que Thomas n'avait certainement pas dit ça à Kathleen pour de confier, il allait lui demander de les retrouver, elle en était sûre et certaine.

- Si vous les retrouvez avant moi, je vous les donne, sinon elles me reviennent.
- Non. Kathleen avait dit ça d'un ton froid et très sec.
- Il n'est même pas question qu'elles vous revienne. Kathleen se leva et finit son verre en disant cela, offrant un sourire nonchalant à Thomas.

Elle cracha sa fumée en s'en allant, sentant le regard amusé de Thomas se balader sur son corps. Ses hanches, ses jambes, ses cheveux couleurs charbons. Aucune partie n'était épargnée, et Kathleen se délectait bien de sentir son regard ainsi sur elle, elle se retint alors de lui jeter un dernier regard en sortant de la maison, avec succès.