LXI

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La jeune femme avait énormément de choses à faire, mais la priorité à ce moment là, était de réparer les bêtises de Robert. Elle s'était rendue à l'usine tôt ce matin, une cigarette entre ses lèvres rouges. Elle savait ce qu'elle allait y trouver, alors elle ne fût pas si énervée ni si surprise de l'état dans lequel elle retrouva l'usine.

Ce qui la choqua le plus cela dit, fut de retrouver un ring improvisé en plein milieu de l'usine. Elle s'affaira à le défaire en coinçant sa cigarette entre ses lèvres. Elle grimpa finalement dessus en soupirant, elle admira ensuite l'usine vue de plus haut. Elle ne comprenait pas bien ses émotions à ce moment-là.

Son cœur s'emballait alors qu'il se drapa d'un voile nostalgique, elle baissa les yeux sur les employés. Elle finit par monter plus haut encore, sur une machine puis les alpaga d'un air certain. Elle savait également ce qu'elle avait à faire, elle ne voulait plus de ces inégalités totalement injustifiées, s'il y en avait, il fallait les justifier et les comprendre.

Une fois tous les employés réunis, elle leur exposa alors une nouvelle politique salariale se voulant plus transparente et plus efficace. Les inégalités ne se baseraient plus sur des critères purement injustes et lamentables, mais sur l'expérience et l'efficacité de travail.

Ces critères étaient justes et pousseraient ainsi les employés à donner le meilleur d'eux-mêmes. Elle espérait de tout cœur que cela marcherait. D'ailleurs, les expressions des ouvriers parlaient pour eux, ils semblaient plutôt satisfaits et certains avaient même troqué leurs expressions boudeuses pour un léger sourire fier.

La patronne avait toujours eu un don pour parler aux foules, elle ramenait de la proximité et de son cœur dans ses discours qui réussissait à transmettre l'effet voulu bien souvent. Beaucoup racontait que cette jeune femme avait un visage d'ange, des courbes hypnotisantes, et une voix qui mettait en émois, ils n'avaient sûrement pas tort. Les plus jaloux disaient d'ailleurs que c'était grâce à cela qu'elle avait atteint les sommets, mais non.

Ses exploits, elle les devait à elle et sa détermination. A son courage, son charisme et ses connaissances, son aisance à manipuler et à parler également. Son physique était avantageux, mais elle serait devenue Escort Girl si elle avait voulu en profiter. Or, elle avait décidé de se salir les mains, de se déguiser, de devenir détestable, gâchant sûrement quelque part ses atouts.

Mais ça n'avait aucune importance pour elle, elle suivait ce qu'elle devait faire pour survivre, voilà ce qu'elle faisait.

Après cela, il était impossible d'envisager de laisser une nouvelle fois l'usine à Robert, mais il lui fallait la gérer depuis Derby pour l'instant. Elle devait trouver un remplaçant pour Robert, afin de le renvoyer. Mais pour l'instant, la priorité fut les armes et ce qu'elle allait en faire, car elle ne manquait pas de projet.

Mais ce dont elle se languissait le plus, était de voir la tête de Tommy lorsqu'il apprendra qu'elle avait les armes. En réalité, elle ne le connaissait pas assez pour s'imaginer son expression clairement, mais elle l'imaginait crispé, tentant de cacher sa déception. Le suspens ne dura pas longtemps car, le lendemain, Kathleen était à Derby afin de s'occuper du cheval de Thomas. Apparemment, Tommy avait insisté pour qu'elle soit la seule à le toucher. Ce qui l'étonna d'autant plus après le coup bas qu'elle lui avait fait. Mais soit. Peut être était-ce un moyen pour la tenir occupée à Derby.

Kath's Brandy Company - Peaky BlindersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant