LXXII

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Elle ne savait pas exactement si ces jeunes hommes avaient compris pour les armes, s'ils en avaient entendu parlé d'une quelconque manière, ou bien si l'état de Robert avait empiré, mais elle sentit un sentiment retourner ses entrailles, un sentiment lui bloquant douloureusement la gorge, l'asséchant et grattant sa peau. Ce sentiment dessinait sa silhouette d'une impression désagréable, mais pourtant elle n'y faisait rien, elle ne pouvait rien y faire.

Son menton se leva d'un air délicat, sa mâchoire se crispa et elle croisa les bras, s'appuyant sur son pied gauche, soutenu par son long et fin talon. Sa voix raisonna sévèrement dans la pièce, comme une secousse qui réveilla les deux frères de leur nostalgie.

— Où est Robert ?, elle fronça les sourcils alors que Carl prit la parole d'une voix tremblante.
— I- Il est parti il y a une heure, il se tourna vers son frère pour qu'il poursuive sa phrase, incapable d'en dire plus.
— Il est à l'usine, Kathleen frissonna sous le regard lourd de sens d'Arnault. Tous les deux savaient ce que ça voulait dire.

Kathleen partit alors en trombe, ce qu'Arnault réussi à comprendre, il savait à quel point cette usine représentait tout aux yeux bleus de la jeune femme, et il était également au courant du différend qu'elle avait avec son vieil ami, et à quel point ce dernier avait le sang chaud, il réagissait bien souvent au quart de tour, et pour la première fois, tout le monde commençait à le voir comme une menace.
Il n'avait jamais été bien futé, mais pourtant, cette fois ci, il s'améliorait, et sa proximité avec la jeune femme menaçait tant ses plans qu'il n'y avait pas de petites de mesures a prendre, il devait s'éloigner, ou disparaître. Mais malheureusement, Arnault se doutait bien que Robert ne partirait pas aussi facilement, c'était impensable. Mais pourtant, chacun espérait secrètement ne pas avoir à le tuer. Car Kathleen avait beau le haïr au plus haut point, lui retirer toute la confiance qu'elle lui avait autorisé, elle n'arriverait jamais à le tuer. Pour tout ce qu'il représentait, non pas pour sa personne elle-même.

Kathleen entra dans l'usine, claquant la porte, en arrachant même la lourde poignée en bois qui s'écrasa au sol. Le bruit raisonna dans toute l'usine, forçant les employés à s'arrêter. Ils semblaient soucieux, inquiets et quand son regard se posa sur une vitre, elle vit un impact de balle. Elle comprit que Robert avait fouillé son bureau et trouvé le pistolet qu'elle avait caché là bas. Elle se précipita vers son bureau, haletant et sortant son revolver de sa veste. Elle rentra doucement et le pointa sur Robert dont le regard assassin fusilla Kathleen.
Un sourire étira ses lèvres pourpres lorsqu'elle le fusilla du regard en retour, il pointa son pistolet sur elle à son tour. Kathleen n'arrivait plus à se souvenir si elle l'avait chargé ou non, mais elle devait prétendre être sûre qu'il était vide. Elle fronça les sourcils et calma sa respiration avant de planter un regard décidé dans celui de Robert.

— Tu comptes faire quoi avec une arme déchargée, Robert ?, dit-elle sur un ton certain

Kath's Brandy Company - Peaky BlindersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant