Chapitre neuf - Niall

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Je bois encore une gorgée, mais grimace toujours autant au moment où le Whisky brûle ma gorge. Depuis quand n'ai-je pas été ivre à ce point ? Peut-être jamais, en réalité. Je ne suis presque jamais ivre, je bois deux ou trois verres en soirées, mais ce n'est presque jamais rien et en plus de ça, je tiens très bien l'alcool. Je me sens encore cohérent, mais je n'arrive même plus à formuler une phrase. Je crois que mon corps ne suit plus mon esprit. Ou alors... Peut-être qu'aucun des deux n'est encore normal. Harry entre dans la pièce et je lui offre un grand sourire. Il fronce les sourcils, me regarde, regarde la bouteille, puis soupire en se laissant aller dans le sofa à ma droite.

–– Niall, depuis combien de temps ne nous as-tu pas fait une de tes crises d'alcool ou de je ne sais pas trop quoi... Louis ! Il hurle en haussant la voix.

Ledit Louis accourt quelques instants plus tard et, en me voyant dans cet état, plonge dans la même incompréhension qu'Harry plus tôt.

–– Il est bourré, lâche Harry en déposant son portable sur la table basse. Et il faut qu'on trouve pourquoi il se trouve dans cet état.

Je veux dire quelque chose, mais la phrase ressort comme un « je mourir » pâteux. J'ai oublié environs six mots, mais je ne m'en préoccupe pas. Je reprends la bouteille en main et la conduis jusqu'à mes lèvres, mais Louis la prend en main avant que je le fasse.

–– A chaque fois que tu répondras à trois questions, commence Harry, nous te laisserons boire une gorgée d'alcool.

Je marmonne un « c'est un mensonge », avant d'abandonner. Je soupire longuement, puis hoche la tête.

–– Quelqu'un est la cause de tout ça ?

–– Oui est non, j'articule avec difficulté.

–– C'est un garçon ?

Je hoche la tête.

–– Très bien, qu'a-t-il fait ?

Je ne réponds pas. Je ne veux pas en parler, réellement pas. Je préfère attendre la prochaine question.

–– D'accord... Question suivante : S'est-il moqué de toi ?

Je secoue la tête, je n'ai pas envie de parler. Parler à toujours était une sorte de plaie pour moi et, lorsque j'étais contrarié étant petit voir même adulte, il m'arrivait de passer des jours entiers sans échanger un mot.

–– Il t'a frappé ? Demande Louis avant qu'Harry n'est le temps de poser sa prochaine question.

Je secoue la tête derechef, m'enfonçant un peu plus dans le canapé.

–– Est-ce qu'il... Sur quelle corde a-t-il tiré ? Demande Harry, sûrement fatigué d'essayer de deviner.

–– La mort, dis-je avant de tendre la main dans l'attente de la bouteille.

Louis la garde derrière son dos, les yeux plissés.

–– La mort ? Comment ça ? Il t'a dit d'aller te suicider ?

Ils paraissent inquiets, maintenant. Mais je secoue la tête une nouvelle fois, frustré. Pourquoi veulent-ils juste savoir ? Je me lève du siège, chancelant, avant d'essayer d'avancer jusqu'à ma chambre sans m'étaler sur le sol. Arrivé devant mon lit, je me laisse tomber dessus de façon nonchalante tout en lâchant un grognement. J'ai besoin d'énormément de sommeil.


Je m'étire longuement, essayant de reprendre pleinement conscience. Puis, je me tourne vers mon réveil. Nous sommes lundi matin et je n'ai pas cours avant trois heures. Je dois d'ailleurs aller accompagner Harry à sa séance de tatouage, ce matin, dans le sud de la ville. Je ne comprends pas réellement cette addiction aux tatouages... Et en plus de ça, je suis presque sûr que la moitié de ceux qu'il s'est fait tatouer n'ont aucune signification particulière. Je pense que garder les souvenirs peut se faire autrement que de les tatouer à l'encre indélébile sur notre peau. Mais peu importe, Harry, Louis, Danielle et beaucoup d'autres personnes à ma connaissance sont visiblement enchantées par cette idée, je ne peux donc pas aller contre sans en blesser un ou deux, ce que je ne veux réellement pas. Au moins, ils n'alimentent pas la passion dévorante de Guilia pour les motos, qui elle me fait presque peur.

Saccagé || Niam - en pauseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant