Chapitre trente deux - Liam

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Je me trouvais à l'étage inférieur de la maison. Pour certains foyers normaux, cette place correspondait à une salle de festivité, une cave, un parking, un endroit en plein désordre, où alors il n'existait même pas. Chez moi, cet emplacement était réservé aux armes en tous genre, aux trophées rapportés des chasses et aux lycanthropes en captivité.

Pourtant, je n'étais pas un lycanthrope, j'étais leur famille. Mais cela ne semblait pas être un problème, alors qu'ils déambulaient autour de moi, m'examinant d'un air curieux. Mon géniteur, lui, apparaissait plutôt comme déchaîné, alors qu'il effectuait de furieux aller-retours dans la pièce. Après un moment, il semblait franchir ses limites, alors qu'il se précipitait vers moi.

–– Allez-vous en, a-t-il dit à l'intention de ma sœur et ma mère, qui ne réagissaient pas tout de suite. Allez-vous en !

Il avait vociféré, effrayant les deux femmes qui se précipitèrent vers l'escalier. A l'heure actuellement, j'espérais uniquement qu'il ne me tuerait pas pour déloyauté, ou je ne sais quelle autre connerie. Je grimaçais, mes poignets serrés me faisaient souffrir.

Mon père se penchait au-dessus de moi, inspectant chacun de mes traits, scrutant le moindre pore de ma peau.

–– Je voulais réellement te laisser t'en aller, au départ. Bien entendu, je n'aurais pas étudié ta demande le moins du monde, elle était seulement idiote, mais j'aurais réellement pu te laisser t'en aller sans te causer plus de problèmes, a-t-il déclaré, sa colère avait fait place à une sorte de lucidité–je savais que ce n'en était pas ; il avait un plan.

Il soupirait, tirant une chaise jusqu'à lui, qui se mouvait sur le sol en un grincement sinistre. Il se laissait aller sur celle-ci, tombant lourdement sur le siège, ses narines se dilatant alors qu'il me regardait. La colère passait dans son visage, mais il semblait la repousser, vaguement.

–– Mais tu es mon fils, continuait-il, et je veux aider mon fils à se sortir de là.

Je tirais sur mes liens, arrachant la peau de mes poignets abruptement, alors que la frénésie me parcourait. Je sentais distinctement la rage et la fureur prendre possession de mon corps, tandis que mon père m'observait, impassible, presque éteint, mort.

–– Tu es le seul qui à besoin d'aide ici, ai-je hurlé, mais mes protestations furent réduites à néant lorsqu'il clouait énergiquement une de ses mains sur mes lèvres.

–– Abjecte chasseur, a-t-il profané, ses mâchoires serrées alors qu'il enserrait mon visage de sa main.

Lorsqu'il me relâchait, je me terrais dans mon mutisme, mes yeux fixés sur le sol. Il était mon père, il n'allait pas me faire de mal. J'avais analysé mes idées à nouveau lorsqu'il s'était retourné, jouant avec le couteau entre ses mains. Il ne pouvait simplement pas me poignarder, n'est-ce pas ? Je déglutissais.

–– J'ai plusieurs choses à te rappeler, Liam.

Sa voix m'avait terrifié.


Saccagé || Niam - en pauseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant