Saccagé || Niam - en pause

Chapitre vingt trois - Niall

Je baille un instant, encore à moitié endormi, avant de me rendre compte de la chaleur dégagée par la personne près de moi. J'ouvre les yeux, posant mon regard sur un Liam encore endormi. Après quelques secondes, la douleur dans le bas de mon dos me fait grimacer. Je m'assoupie un instant à nouveau, avant de prendre un long souffle, me mettant à sourire légèrement.

Je ne sais pas encore quelle va être sa réaction lorsqu'il se réveillera, mais je suis heureux de ce que nous avons fait. Réellement heureux, en réalité. Je ne l'aime pas, enfin–non, je ne crois pas le faire–mais je suis heureux de lui avoir donné ma virginité. D'avoir donné ma virginité à l'anonyme. Je ne le regrette pas du tout. J'appréhende seulement la réaction qu'il aura lorsqu'il reprendra ses esprits.

En parlant de cela, je le sens remuer près de moi. Je me retourne de son côté, observant son profil, puis sa main, déposée sur son ventre. Il semble paisible. Ses cheveux sont en bataille, éparpillés sur son front. La couverture le couvre jusqu'à la taille, ce que je comprends, étant donné la chaleur présente dans la pièce. Il fait encore très chaud, même si l'automne approche à grand pas. Je vais d'ailleurs bientôt reprendre les cours, ce qui m'épuise, en réalité. Je ne veux pas changer le quotidien adopté pendant ces vacances et je ne veux pas non plus quitter Abby. Elle va trop me manquer.

Je suis enroulé dans la couverture, mon corps encore nu complètement emmitouflé sous celle-ci. Je suis également entouré de trois coussins, deux sous mon visage et un autre dans mes bras. Je n'arrive pas à dormir d'une autre façon. Je dois serrer quelque chose dans mes bras en dormant et, sans deux coussins, je ne peux pas m'endormir. Liam remue à nouveau, se tournant vers moi, avant de poser délicatement et inconsciemment un de ses bras au-dessus de moi. Il se rapproche encore, me faisant rougir de confusion, alors qu'il dépose son visage juste devant mon torse, s'enroulant contre lui-même. Dans son mouvement, la couverture tombe entre nous deux, dévoilant son fessier nu. Je ne sais pas si je dois être heureux de cela ou non, mais la vue est superbe, dans tous les cas.

Je détourne cependant le regard lorsque les cheveux bruns de Liam balayent le bas de mon nez, me faisant éternuer doucement. Je ris un moment, faisant gigoter Liam, avant qu'il ne se rapproche un peu plus, enfonçant complètement son visage dans mon torse, me faisant sourire. Il semble réellement mignon.

Après un certain moment, il relève le visage vers moi, les yeux encore enrobés de fatigue. Cependant, il avance son visage, m'embrassant brièvement, avant de loger son visage dans mon cou. Ma surprise n'a pas de nom. Mes yeux sont écarquillés et ma bouche entrouverte. Il ne me rejette pas. Il se rapproche même de moi. Je me blottis à mon tour contre lui, faisant remuer la couverture contre nous.

–– Tu ne regrettes pas ? Me demande-t-il lorsque nos yeux se retrouvent à la même hauteur.

Je secoue la tête, me rapprochant de lui encore, posant mon visage contre son torse. J'inspire longuement son odeur, avant de me détendre. Je crois me sentir réellement bien, actuellement. Il embrasse ma tempe, passant une de ses mains dans mes cheveux alors que j'ai l'impression de me rendormir à nouveau. Après un moment, il repose correctement le drap sur nos deux corps, me faisant me blottir un peu plus contre lui pendant son mouvement, ce qui semble le faire sourire.

Je ne sais pas pourquoi j'ai cette réaction et elle doit sûrement être idiote, dans un sens. Peut-être pas. Des rayons de lumière filtrent à travers le store noir de la chambre, donnant une luminosité plutôt agréable et douce à la pièce. La couverture m'apporte la chaleur nécessaire, en plus de lui, bien sûr. Les minutes filent très lentement, nous enveloppant d'un silence reposant. Je me sens réellement bien et à ma place.

–– Pourquoi veux-tu mourir ? Demande-t-il soudainement, son bras se resserrant autour de moi.

Je fronce les sourcils, me reposant plus confortablement contre lui, essayant de me détendre. Je vais devoir lui expliquer et en plus de devoir beaucoup parler, je vais devoir lui parler de la raison me poussant à vouloir mettre fin à mes jours. Je ne suis pas réellement à l'aise.