Le temps était suspendu, plongé dans une anxiété évidente, que personne n'osait dissiper. Nous étions terrifiés, sachant tout à fait que des choses semblables allaient se produire à nouveau et que nous n'y étions pas préparés. Nous étions faibles et fébriles face aux événements qui nous avaient percutés–ils l'étaient ; j'étais endiablé.
J'avais retrouvé des chasseurs de sangs, dans la région, suite aux attaques du supposé démon, et les avaient tués–égorgés. Les autres lycanthropes n'avaient rien fait pour me freiner, Danielle semblait même approuver mon comportement et Harry était simplement désintéressé par la situation. Guilia m'avait, elle, parlé de ce qui était arrivé, mais ne m'avait pas conseillé de m'arrêter : ils étaient leurs ennemis et la tuerie les arrangeaient probablement.
Je me trouvais actuellement dans la salle principale, que nous avions plus ou moins officialisée, au beau milieu de la nuit. Les meubles avaient étés changés, la décoration été à présent moderne et chic, agréable. Dans un coin, une longue table était dressée, table à laquelle nous mangions et à laquelle, actuellement, je travaillais. J'étais, en effet, penché sur mon ordinateur, depuis plusieurs heures, cherchant des informations diverses sur les démons et les lycanthropes–les légendes m'intéressaient, mais autre chose me préoccupait.
Pouvais-je perdre le contrôle de mon corps ?
–– Tu sais, a dit Harry, après s'être installé en face de moi. Parfois, certaines personnes sont nées pour tuer. Tu ne peux pas rejeter ta nature, surtout par lorsqu'elle est sanglante.
Je fermais l'ordinateur portable sèchement, relevant ensuite mon regard vers lui. Il était de marbre, m'observant seulement sérieusement, ses mains liées sur la table en bois.
–– Si tu essayes de me faire prendre conscience de mon penchant pour le meurtre barbare, je te remercie, mais je vais m'efforcer de continuer sans tes conseils précieux.
Je me levais, rabattant ma chaise avant de sortir de la pièce avec rapidité. Plus le temps passait et plus la présence d'Harry m'agaçait. Il semblait toujours essayer d'avoir raison, appuyant ses pensées d'arguments stupides et incohérents, seulement pour se sentir supérieur. Son âge était une des raisons pour lesquelles il voulait être le plus puissant, le plus logique, lorsqu'il était discordant et déraisonnable.
J'entrais dans ma chambre, dans laquelle Abby était endormie. Il faisait étonnamment chaud pour un début de printemps, ce qui l'avait amené à se pelotonner contre un oreiller, découverte, au milieu du matelas gigantesque. Ses cheveux étaient éparpillés sur le drap, qui était enroulé de façon bancale, entre le sol et le lit. Sa respiration retentit à mes oreilles fortement, comme si elle se trouvait à quelques centimètres lorsqu'il s'agissait de plusieurs mètres. J'inhalais l'odeur de peinture, encore présente dans la pièce, même après plusieurs jours–c'était plus que désagréable, même si Louis m'avait dit plusieurs fois qu'il ne la sentait plus, elle nous empêchaient, Abby et moi, de dormir correctement.
Je me laissais tomber sur le sol, mon visage entre mes mains. Peut-être avait-il raison, me suis-je dit, alors que l'obscurité se refermait sur mon corps. Après tout, j'avais déjà tué plusieurs personnes, en peu de temps, depuis que la lycanthropie s'était déclarée. J'avais ôté leur vie de façon incontrôlable, sans réussir à m'en empêcher, sous la colère. J'avais agi sans pitié aucune, même avec plaisir.
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Saccagé || Niam - en pause
Fanfiction« Alors c'est la fin ? Je demande, les lèvres tremblantes. -- Ou le début, qui sait, il répond en haussant les épaules. » Some of them want to use you, some of them want to get use by you. © Par propriété exclusive de l'auteur, la copie et les ut...