Chapitre quarante quatre - Niall

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Lorsque nous entrâmes dans le café, les regards divergeaient curieusement. Un silence assommant nous tombait dessus, sans que je n'en comprenne les raisons. Puis, plusieurs murmures s'abattirent sur la pièce, m'incluant moi, Liam et sa sœur––j'avais en effet été fortement médiatisé, à travers le monde, après le meurtre/suicide, comme la famille Payne. La rumeur de mon arrivée en Écosse avait parcouru les villes, inquiétant probablement les habitants.

Je relâchais un souffle vacillant en pénétrant dans l'endroit, suivi de plusieurs autres des lycanthropes. La tension se détendait lentement, même si leurs murmures résonnaient encore clairement à mes oreilles.

–– Nous pouvons trouver un autre café, a sympathiquement articulé Guilia, déposant une main sur mon épaule.

–– Non, tout va bien.

Je prenais place à une des tables, scrutant patiemment les serveurs et serveuses amassés drôlement près du comptoir, tremblants. Plusieurs me regardaient, mais détournèrent nerveusement leurs yeux lorsque je me mis à les étudier. Je portais à nouveau mon attention sur la table et mes amis, liant mes mains sur la table en haussant les sourcils.

–– Au moins, je suis fixé–ils pensent tous que je suis le meurtrier, plusieurs sont même en train de m'appeler monstre, ai-je dis, accompagnant mes paroles d'un regard soutenu dans la direction desdites personnes.

Ils s'en allèrent dans les secondes qui suivent, quittant le café d'un pas chancelant. Danielle et Guilia s'esclaffèrent à cela, couvrant leurs lèvres de leur main pour étouffer les rires malsains. Harry, cependant, restait stoïque ; un unique froncement de sourcil déformait son visage impassible.

–– Ils n'ont pas tort, a-t-il finalement dit froidement, baissant ensuite sa voix, tu as tué cette fille. Et tu en ries.

–– Elle avait failli me tuer et avait probablement poussé Liam au suicide, comme tout le reste de cette famille de nuisibles. Je ne le regrette pas, je regrette seulement de ne pas avoir réussi à tuer sa mère également.

Une nuance de rouge fendait l'émeraude de ses yeux, mais disparu presque aussitôt. Il maintient son regard meurtrier, cependant, les veines de son coup tendues comme des cordes, reliées à sa mâchoire contractée. Je put apercevoir de ma place ses mains, serrées comme des étaux sur la table, sur le point de la briser.

–– Tu en perdrais presque ton calme, monsieur lycan–

–– Assez, me coupait Guilia, passant sa main sur celles d'Harry. Essaye de provoquer un massacre dans ce café et je m'occuperais personnellement de ton cas. Et toi, ajoutait-elle en tournant son visage vers moi, plus de provocation. Nous avons assez à faire sans nous occuper de vos chamailleries infantiles.

Après un dernier regard appuyé dans ma direction, il inspirait profondément, avant de cesser de s'occuper de moi ; une serveuse au summum de sa nervosité vint prendre nos commandes. Je pouvais aisément dominer Guilia, mais préférais me raviser et suivre ses consignes.

Je commandais évasivement un chocolat viennois, laissant mes pensées migrer dans la salle pleine de monde.

Je réussis à capter plusieurs conversations, la première concernant un groupe de jeunes hommes, en train de parler de leur université. Je fronçais les sourcils à cela, alors que ma propre université, dans laquelle j'étais supposé encore me trouver, se logeait dans mon esprit. Les humains ayant décidé de nous suivre, continuent leurs classes via internet, mais je ne pouvais pas me permettre ce luxe. La seconde conversation fut échangée entre deux amants. Ils parlaient d'art, puis d'une quelconque personne et de sexe–je décidais de stopper mon écoute à ce moment-ci, mais autre chose attirait mon attention.

Saccagé || Niam - en pauseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant