OBSESSIONS

Partie 5 : Le Karma peut nous rattraper à tout moment

On est au huitième jour du deuil . Maman Bintou est dans sa chambre avec sa fille Anta, Diamilatou et Sarata.

Père Modou entre dans la chambre et commence enfin à parler.

Père Modou

-Bintou tu ne vois pas que tu dois demander pardon à quelqu'une ? Tu es entrain de récolter tout ce que tu as semé. Le karma existe Bintou. Regarde-toi ton ainé est un voleur doublé de saoulard, ton deuxième un fou, ta fille une mbaraneuse et ton dernier à qui nous avions l'espoir est mort.

Diamilatou et Sarata se regardent.

Maman Bintou hoquette en versant de chaudes larmes.

Anta honteuse baisse la tête et se demande ce que sa mère doit faire pour mériter tout ceci.

Diamilatou et Sarata sortent toutes déçues en sachant que leur amie les a tous menti.

Ibrahima les suit pour savoir ce qui se passe.

Diamilatou

-Anta nous a menti pendant tout ce temps. Elle a deux grands frères l'un voleur et l'autre malade mental.

Ibrahima

-Autiste

Diamilatou

-Quoi ? Donc tu le savais.

Ibrahima

-Anta m'avait suggéré de ne rien dire. Elle avait honte qu'on le sache. D'ailleurs je l'ai su par hasard. Elle était obligée de me le dire pour que je protège son frère. On le poursuivait pour le frapper.

Diamilatou

-Tais-toi. Ladioumala. Bande d'hypocrites.

Sarata

Calme toi Diamy. Ce n'est pas comme ça. Ils ont certes commis une erreur mais essayons de les comprendre. Anta a besoin de nous.

Ibrahima

-Sarata a raison, Anta a besoin de nous. Essaie de la comprendre. Elle vit des moments très difficiles. Epaulons la comme jamais.

Diamilatou pleure sur la poitrine de Ibrahima. Il l'enlace et soupire. Sarata sourit.

Ils entrent et embrassent Anta, les consolent elle et sa mère.

Quand Anta est seule avec sa mère elle lui demande pourquoi son père lui dit qu'elle doit demander pardon à quelqu'une.

Maman Bintou

-Il s'agit de ta tante Khoudia. Elle a vécu dans cette maison sept ans avant mon arrivée sans avoir d'enfant. 

Tes tantes paternelles lui menaient la vie difficile. Elles disaient qu'elle était stérile. 

Quand je suis venue à la maison il arrivait des fois que ton père dorme dans ma chambre les jours de Khoudia. Je faisais du sacc aye. 

Je piégeais ton père en inventant des maux de ventre ou des maux de tête. Ce que je regrette amèrement. Voler les jours de sa coépouse est indigne. 

Que Dieu me pardonne ces actes. Quand je suis tombée enceinte, ton père était aux anges. Il me couvrait de cadeaux. 

Tes tantes chantaient mes louanges. J'étais vraiment gâtée et Khoudia se sentait délaissée la pauvre.

 A l'époque, j'étais très jeune et comme toute femme qui a une coépouse, je cherchais toujours à faire du mal à Khoudia. Tes tantes m'utilisaient pour l'atteindre. Cette dernière souffrait de jour en jour.

Quand j'ai accouché de Mamadou Lamine, ton père m'avait offert des présents. A l'époque il n'était pas radin avec moi. Il a choisi le prénom Al Amin « le droit » l'un des prénoms du prophète pour mon fils.