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Je le vis laisser tomber son portable par terre puis ses mains se posèrent sur mes épaules pour ne faire que glisser à l'inverse de la montée les manches de ma nuisette. Il avait toujours ses yeux braqués dans les miens et je vis sa tête se rapprocher lentement de la mienne. J'avais des palpitations au cœur et le souffle qui commençait à me manquer. Je fermai mes yeux, comme par réflexe et je sentis ses lèvres se poser délicatement sur les miennes, faisant tressaillir tout mon être d'une extasie sans pareille. Il ne tarda pas à descendre dans mon cou où il déposa d'intenses baisers puis sur mes épaules dénudées. Il alla ensuite se positionner derrière moi et je sentis ses lèvres brûlantes s'éteindre sur ma peau froide et inerte. Je savourais le moment tout en me contenant d'émettre un quelconque bruit. Il m'embrassait derrière l'oreille gauche tout en me rappelant à quel point j'étais magnifique. Ses lèvres semblèrent après descendre dans mon dos puis remontèrent brusquement dans mon cou. Il me retourna en face de lui, me gardant par la taille et accouplant son regard au mien, rempli de sensations inexplicables. Je ressentais des frissons à chaque fois qu'il me regardait de la sorte. Une de ses mains me saisit doucement par le cou avant d'effectuer une lente descente le long de mon corps jusqu'à atteindre mon nombril. J'aimais sa manière de me toucher. J'aimais sentir sa peau contre la mienne. J'aimais l'odeur de son parfum. Et ce que j'ai le plus aimé, c'était quand il m'avait dit:
- Et je serai toujours là pour te rassurer si tu doutes.
Ayant prononcé ces mots et encore, ayant confirmé leur sincérité à travers ses actes, je me fis à l'idée qu'il existait bel et bien quelqu'un dans ce monde qui m'accordait de l'importance... Je sentis ses mains faire remonter les manches de ma tenue jusque sur mes épaules et j'étais comme d'habitude silencieuse. Je n'étais pas vraiment tactile à vrai dire et ça me mettait mal à l'aise.
Qu'est-ce aimer? Avoir des papillons dans le ventre quand votre amant est à proximité de vous? Perdre le souffle lorsqu'il vous déstabilise par son toucher, ses baisers, son essence? Penser aux moments les plus importants que vous avez passé avec lui; lesquels sont souvent très torrides ? Avoir le cœur qui bat quand il n'a que d'yeux pour vous? Savoir que quelqu'un vous attend quelque part dans le monde et qu'il est prêt à tout sacrifier pour vous? Vouloir du bien à autrui sans jamais savoir ses réelles intentions envers vous? Ou tout simplement s'enlacer dans différentes positions et communiquer comme des animaux? Ah... Certains diront que l'amour, c'est le plus beau sentiment qu'il puisse exister. Et moi, j'objecterai et je vous dirai certainement que...
L'amour est une belle enflure, ne croyez-vous pas? Il a cette manie de me jouer de sales tours. Et, au final, je me retrouve avec son antonyme couronné de désespoir et de tristesse. J'ai toujours eu peur d'affectionner quelqu'un. Car tout ce que j'aime, la vie finit toujours par me l'arracher. Je ne veux pas l'aimer pour le perdre. L'apprécier serait mieux. Ou du moins aurait été mieux. Mais je n'avais pas le contrôle sur mes émotions. Je n'avais que besoin d'amour...
      J'étais toujours sous le choc. Je me demandais pourquoi il se retenait de me faire l'amour. J'aurais juré qu'il était à deux doigts de m'arracher cette foutue nuisette mais j'eus comme l'impression qu'il s'en est abstenu. Ou bien, penserait-il que je ne suis pas assez mature pour cela? Peut-être...
Il m'invita par la suite à venir manger et je le suivis...
*
- C'est une vacherie cette sauce! m'exclamai-je en engloutissant un tas de frites dans ma bouche.
- Ce fast food fait les meilleures sauces du coin.
- J'avoue, l'auteur de cette invention mérite un prix Nobel.
Oui je sais! Je suis très bavarde quand il s'agit de nourriture encore plus d'apprécier la valeur des choses. J'y peux rien... Salvatore afficha une mine moqueuse sans jamais émettre le moindre mot. Je finis au bout d'un moment. Une question me tourmentait depuis longtemps et je la posai à Salvatore.
- T'as de la famille ici?
Il leva les yeux vers moi. J'étais assise en parallèle de son corps, par terre dans le salon. Il hésita à répondre:
- Non.
    Je compris qu'il ne voulait pas en parler.
- Ah je vois, fis-je.
     Je fermai ma bouche et plus aucun mot n'en sortit. Au bout d'un instant , il me demanda:
- Et toi? T'as de la famille quelque part dans le monde?
- Arrête ton manège!
- Je vois pas de quoi tu parles.
- Tu sais déjà tout sur moi, fais pas l'imbécile.
        Je le vis sourire d'une manière très singulière; ce foutu sourire narquois qui ne manquait pas d'apparaître à un moment ou à un autre sur son visage. Il répliqua:
- J'espérais l'entendre de ta propre bouche mais j'avoue que je sais déjà tout sur toi.
          Je ne dis plus rien et je restais figée là à le fixer. Qu'il est beau en vrai! Je le reluquais un peu trop d'ailleurs. Sa voix me sortit finalement de mes pensées.
- Je suis irrésistible n'est-ce pas? se moqua-t-il.
- Pas du tout. J'ai vu mieux!
- Tu voudrais pas aussi un autographe par hasard?
- Dommage que t'es pas Lady Gaga.
- Je pourrais bien l'être, à moins que tu sois homophobe.
- Chacun a le libre choix en terme de sexualité.
- Je prends ça pour un oui alors...
- Attends quoi?
          Je me rendis compte du côté obscène de sa répliqua. Je le vis alors dégager les emballages de fast-food qui nous séparaient l'un de l'autre et en un éclair, sa tête se retrouvait déjà à quelques vulgaires centimètres de la mienne. Je sentais son souffle me chatouiller la joue droite et mes yeux se fermèrent instinctivement. Cette vague de chaleur bienfaisante se baladait sur mon visage puis dans mon cou avant de s'arrêter au niveau de ma poitrine. Ses lèvres se posèrent alors entre les seins et il y déposa de légers baisers. Il m'avait déjà mise à ras le sol et toute l'aura que dégageait son corps de dieu romain s'abattait sur moi. Je sentis ses doigts se glisser discrètement sous ma nuisette avant de faire glisser sur les côtés le tissu qui recouvrait mes seins. Je gardais les yeux fermés et je me disais que c'était le moment. J'avoue que j'étais stressée mais à quoi bon? Je le voulais de toute façon...
Dans une lenteur extrême, je le sentais embrasser mes tétons et parfois les titiller avec sa langue. C'était pour moi une sensation inconnue mais qui me procurait un bien-être incommensurable. Je ne pouvais me retenir de pousser de tendres soupirs rythmés et mélodieux. Je gardais mes yeux fermés, ayant développé un autre sens sans nom; le sens du plaisir, l'eus-je pensé.Une de ses mains longea doucement ma jambe avant d'atterrir en plein milieu de mes jambes. Je sentis deux de ses doigts tapoter la surface de ma culotte en dentelle puis l'écarter brusquement. Ses doigts franchirent les lèvres de mon vagin épilé avant de saisir mon clitoris qui clignotait déjà, tel une lampe sur le point de rendre l'âme. Il le caressa puis inséra deux doigts en moi, faisant preuve d'une grande habileté mais également d'une délicatesse incroyable. Cela me fit cambrer. Il commençait à effectuer des allers-retours très pénibles. J'en coulais même quelques larmes. Par la suite, le geste de ses doigts me remplissait d'une jouissance indescriptible. Je gémissais de plus en plus bruyamment, surtout que mon plaisir se faisait ressentir au niveau de mes seins et dans ma chatte. Je sentais une bosse me frôler la cuisse mais je n'avais pas idée de ce que c'était. Mes jambes tremblèrent. Je voulais qu'il ne s'arrête jamais. Mais mon plaisir ne fut que des plus vains...
   Son corps s'éloignait du mien. Il se retira de mon vagin et ses mains recouvrirent mes seins du satin noir qui avait servi à confectionner la robe de nuit. J'étais perplexe. N'étais-je pas assez bien pour lui? Ou étais-je juste repoussante? Me serais-je trompée quelque part ? Tant de questions auxquelles je n'avais pas de réponse !J'ouvris finalement les yeux et je le vis debout, une butte entre ses jambes. Je me redressai, évitant son regard. Je pus tout de même apercevoir du coin de l'œil sa main penchant en ma direction. Sûrement devrais-je la saisir. Ce que je ne fis point. J'étais révoltée. Je ne lui servis qu'un sobre bonne nuit avant de regagner ma chambre.
Finalement, j'en suis arrivée à me demander si j'avais réellement besoin d'amour ou juste de plaisir charnel...

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