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Nous entrions et je n'en revenais pas. C'était de loin le plus bel endroit que je n'eus vu de toute ma pauvre existence. Les autres filles en avaient la bouche grande ouverte L'intérieur était semblable à un de ces palais royaux où tout était fait d'or et d'argent. C'était une grande maison comme vous pouvez l'imaginez. Je n'avais que l'habitude de voir ça dans la télé. Mais là, je ne rêvais pas. C'était bel et bien réel. Des escaliers et des portes vitrées géantes par ci, et de belles fleurs et lustres par là. Je sortis de ma rêvasserie lorsque l'homme enfin la femme, peu importe prit la parole avec un accent plutôt atypique.
- D'abord, je me présente. Moi c'est Carlos mais tout le monde m'appelle Charly. Je suis votre coach. Votre séjour ici est indéterminé. Comme vous l'aurez déjà constaté, vous êtes sous haute surveillance et quiconque tentera de s'échapper sera punie. Et bien évidemment, cette punition n'est rien d'autre que la mort. Vos chambres sont à l'étage. Vous y verrez d'autres filles. Ceci dit, on a un emploi du temps très strict à suivre pendant les sept jours à venir.
Réveil 5h du matin.
Workout 5h30-8h.
Petit déjeuner 8h-8h25
Cours de pole dance (striptease) 8h30-13h
Déjeuner 13h05-13h30
Pause 13h30-19h
Dîner 19h05-19h40
Cours d'éducation sexuelle 20h-21h30
Couvre-feu 22h
Toute fille qui loupera le couvre-feu sera enfermée au cachot pendant 24h sans eau ni nourriture. Nous ferons tout pour vous mettre à l'aise ici. Le patron ne tolèrerait pas qu'on maltraite ses petites perles. Vu qu'il est déjà 23h et quart, il serait préférable que vous alliez vous coucher. J'imagine combien vous devez être fatiguées et même affamées mais je me dois de respecter l'emploi du temps. À l'étage, vous trouverez Sara qui vous attribuera chacune une colocation. Sur ce, passez une bonne soirée.
Des chuchotements me parvenaient. « Cool, si ça s'peut ils nous veulent pas vraiment du mal »... « J'ai vachement la dalle »... «  Je veux rentrer chez moi ». Tout cela m'agaçait. Je levai ma main, signe que je voulais prendre la parole. Charly finit par me repérer.
- Qu'as tu à dire?
- Pour qui travailles-tu? lui demandai-je.
Je sentis des regards se poser sur moi et Charly me fixait. Il s'avança dans la foule, obligeant les filles à s'écarter de son chemin. Il arriva jusqu'à moi et semblait me reluquer de la tête au pied.
- Comment t'appelles-tu, señorita ?
- La dernière fois que j'ai répondu à cette question, je me suis retrouvée ici.
- Intéressant! Alors comme ça tu veux savoir pour qui je travaille.
- En réalité, je m'en fous. Mais pourquoi suis-je là ?
- Je crois qu'il va bien t'aimer.
- Réponds moi! Et c'est qui il?
- Suis moi, ordonna-t-il en retournant sur ses pas.
Je ne le suivais point.
- Pourquoi faire? Tu veux me punir j'imagine.
Il se retourna et me répondit très sèchement.
- J'y songerai dans les 30 prochaines secondes si tu ne m'exécute pas.
Nous étions toujours assistés par le petit public qui se préoccupait sûrement de ma condition vu les têtes que faisaient les filles. J'hésitai avant de suivre le dénommé Charly. Nous montions les escaliers puis nous croisions une femme blonde aux cheveux ombrés dans le couloir supérieur. C'était sûrement ladite Sara. Nous atteignîmes une chambre. Sur la porte, il était inscrit Room 69. Il l'ouvrit et s'adressa à moi en ces termes:
- Rentre!
- T'as bien changé tout d'un coup. Et moi qui commençait déjà à t'apprécier.
- Rentre avant que je ne change d'avis.
Avais-je encore le choix? Évidemment que non. Si je décidais de m'enfuir, j'irais rejoindre mon père. L'envie ne me manquait pas. Mais, je ne voulais pas mourir. Je ne répliquai plus puis j'entrai. Il referma la porte derrière lui.
- Enfoiré, lui lançai-je en frappant la porte.
Je glissai sur le sol tapissé, le dos à ras la porte. Je pleurais à nouveau. Un bruit de porte me fit relever la tête. C'était celle située juste à quelques mètres d'un vaste lit. J'aperçus une fille toute nue, le corps totalement trempé. Elle saisit une serviette posée sur une sorte de porte-manteau et sans jamais se retourner, elle m'adressa la parole.
- Alors comme ça t'es aussi spéciale.
J'essuyai mes larmes avant de répondre à la jeune femme.
- De quoi tu parles?
- La chambre 69 c'est pour les privilégiées. Allez lève toi de là. Tu m'fais pitié à force de chialer comme ça.
- Et toi comment tu sais tout cela? fis-je en me levant.
- Je suis la bonne fée, répliqua-t-elle en rigolant.
- T'es qui en réalité ?
Je la vis jeter la serviette sur le lit et s'approcher de moi. Ses cheveux étaient longs, bruns avec quelques mèches blondes. Son corps était très courbé et sa démarche était digne d'un top modèle. Elle vint m'emprisonner entre ses bras contre la porte et crispa ses yeux marrons dans les miens. J'étais juste incapable de bouger. J'avais peur. Je ne la connaissais pas. Peut-être était-elle dangereuse? Que sais-je. Mon cœur battait à la chamade et ma respiration s'accélérait. Elle s'approchait encore et encore de sorte à ce que son corps se colle au mien. Je pouvais sentir ses tétons frôler ma poitrine à travers mon débardeur blanc. Un frisson me parcourut le corps. Elle ouvrit la bouche et me chuchota à l'oreille.
- Tu veux vraiment savoir ?
- Oui, répondis-je d'une voix tremblante.
- Je suis la seule fille qui peut te faire te sentir comme cela.
Elle se dégagea enfin et continua:
- Alors, tu t'appelles comment?
- Répond moi d'abord!
Elle sourit tout en enfilant un large t shirt qui était également posé sur le lit. Elle s'y assit avant de continuer.
- Moi c'est Asha et toi?
- Kara.
- Joli comme prénom.
- Merci!
- T'es pas fatigués de rester debout?
- T'es ici depuis quand?
- T'es plutôt curieuse toi.
- Pourquoi personne me répond jamais ?
- Du calme chérie. Moi j'vais t'répondre.
- Ah bon?
- Je suis ici depuis deux ans déjà.
- Et t'as pas pu trouver un moyen de t'échapper ?
- Si c'était le cas, je serais pas là.
- Et pourquoi il nous parlait de tout ça ce Charly? Et normalement t'es pas censée dormir?
- Allez, t'es trop coincée ma belle. T'oublie que t'es dans la chambre 69. Il n'y a pas de règle ici. En plus, Charly c'est un mec bien. Il exécute juste les ordres du Boss.
- C'est qui lui?
- Tu le sauras bientôt. J'avoue au lit, il est vraiment merveilleux.
- Attends, t'as couché avec lui? lui demandai-je en allant m'asseoir dans le canapé noir, situé près d'une grande fenêtre en vitre.
- C'est pas pour me vanter mais oui.
- Du coup on fait quoi ici nous? Je suis perdue là. Déjà je me fais littéralement enlever de mon pays, je me retrouve dans une baraque géante et je dois obéir à un mec qui lui aussi obéit à un autre? Sandec, j'vais me suicider là.
- T'auras encore plus envie de le faire si je te disais pourquoi t'es ici.
- Vas-y, parle! lui lançai-je, anxieuse.
- Si tu insistes alors... Sois la bienvenue dans la maison des putes!
Mon cerveau a bugé là...

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