Trois semaines déjà. Trois bonnes semaines déjà que je suis retournée à Mexico avec Jerry. Je n'étais plus repartie à La Casa car le "Boss" avait donné des instructions strictes . Que sa soit disante petite protégée n'y retourne plus. Et bah il sait quoi? Qu'il aille se les mettre là où je pense ses instructions .
Finalement, Jerry était un chouette type. Il m'a été d'un soutien inconditionnel dans cette période difficile où j'avais l'impression d'être au plus bas de ma vie ainsi que de la race humaine. J'avais perdu l'usage de mes jambes et selon le docteur, ç'aurait été causé par un choc émotionnel assez important en gros un traumatisme. Je n'avais toutefois pas droit à un psy parce que mes traumas coûteraient cher à Salvatore et à toute sa bande de criminels. Je devais donc les garder pour moi et essayer de guérir de mes blessures d'âme toute seule. Il m'arrivait parfois de me surprendre à me parler à moi même puisque je n'osais plus adresser ne serait un seul mot au commun des mortels excepté Jerry bien évidemment. Même l'infirmière qui m'assistait devait en avoir marre de moi vu que je ne l'aidais pas beaucoup lorsque je me mettais à pleurer sans la moindre raison ou que je secouais la clochette d'urgence pour la faire venir dans ma chambre pour ne rien dire en fin de compte. Juste essayer de mimer un truc qu'au final je ne voulais plus.
Je n'avais juste plus goût à l'existence.
Il arrivait quelques rares fois que je pense à mon père, mon cher père qui n'avait pas demandé à être au mauvais endroit au mauvais moment car oui, je qualifierai à jamais sa mort de la sorte. J'étais persuadée au plus profond de mon être qu'il n'avait pas de contentieux envers quelqu'un. Il a toujours vécu de ses moyens et n'a jamais envié qui que ce soit. Il était si bon qu'il mérite d'être vengé. Je ne promets pas que je ne serai pas d'une aide non négligeable à La Justice Divine. Je promets juste de faire du mieux que je peux pour parvenir à mes fins, même si cela signifierait que ce serait ma dernière action sur cette terre d'âmes maudites.
Je passais la plupart de mes journées dans mon fauteuil roulant à regarder la grande métropole s'allumer et s'éteindre de ses vives couleurs. La baie vitrée avait été faite pour moi et moi pour elle. Je ne m'en séparais presque jamais. Je n'avais d'yeux que pour les hauts standings qui s'élevaient un peu partout et qui grouillent de vie. J'attendais là, comme à l'accoutumée. J'attendais que le temps me revienne et que je fasse la même chose que la veille : ne rien faire. Je détachai finalement mes yeux de la ville et orientai mon regard vers l'horloge suspendue là bas, juste devant moi sur le marbre cassé. Il sonnait 16h. Cette heure m'était devenue familière ces derniers jours ci.
Tout à coup, ce que je redoutais le plus arriva. Un être humain. Une femme en blouse blanche et des manchettes bleues ciel qui s'étendaient jusqu'à ses poignets. Un hijab assorti à ses manchettes lui recouvrait la tête. Et quoi de mieux que des sabots blancs pour parfaire son accoutrement d'infirmière. Elle était fine, souriante et gentille. Elle avait aussi cette pitié débordant de ses yeux marrons purs. Et c'était ce qui me déplaisait. Je n'aimais pas qu'on ait ou qu'on ressente de la pitié pour moi. Je détestais cela. Elle ne se fit pas prier pour m'annoncer ce que je savais déjà.
- Votre kinésithérapeute est déjà là. Permettez-moi de vous aider.
Je fis un signe de main, la stoppant raide dans tout son enthousiasme de bienveillance. J'étais plus qu'agacée.
- Sortez, Yasmine ! fulminai-je.
Pour une raison qui m'était inconnue, j'avais craqué. Je la vis s'effacer de la pièce très rapidement. Je respirais bruyamment et essayais de me calmer en me triturant les doigts mais rien à faire. J'étais anxieuse. Et si je ne remarchais plus jamais? Et si le docteur s'était trompé en disant que ce n'était que temporaire? Tant de questions auxquelles je n'avais pas de réponses!Je finis par me ressaisir et actionnai mon fauteuil roulant électrique que je guidais sans effort jusqu'au salon. Il m'y attendait déjà. Il me sourit aussitôt avant d'aborder la conversation.
- Toujours aussi rayonnante Mlle Jackson.
Je ne plaçai guère mot et le laissai continuer.
- Sans plus tarder commençons la séance.
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Impostor
Mystère / ThrillerAbby Wright, jeune femme âgée de 25 ans est mariée à Christopher Smith depuis bientôt quatre ans. A peine s'eurent- ils vus plus de trois fois durant ces longues années de mariage, lequel n'était que le fruit d'un arrangement entre les familles Smit...