Chapitre 20 - Parle-moi de ça

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- C'était si réel, un putain de mur. Brenner, Wayne. Le vieux. Plus... plus jeune. Il était plus jeune. Mais c'était lui, c'était lui bordel. Leurs voix, leurs émotions. Ça me frappe, ça me frappe comme un putain de mur. Et... et Brenner. Je le connaissais pas, il est là maintenant, il est dans ma tête !

Sa voix se brisa, la panique prenant définitivement le dessus.

Je suis coincé dans un putain de cauchemar, je suis en train de perdre la tête. Je ne peux pas faire face à tout ça, je peux pas. J'suis qu'un gamin de 19 ans. Un rockeur paumé qui ne sait même pas où il va.

Je peux pas faire face.

La voix teintée de frustration ; ses doigts tapotaient nerveusement contre ses genoux.

Je peux pas faire face à cette vérité, ce putain de passé qui me revient en pleine gueule. Pourquoi ? Pourquoi.

Il sanglotait.

Pourquoi existe-t-il ?

Il me hante, j'ai essayé de le mettre de côté. Il serra son poignet sain de toute blessure.

Ce tatouage... C'étaient des expériences. Des expériences de quoi ?! Un pur rat de laboratoire.

Toujours, toujours endurer la vie.
Ne pas la vivre.

Wayne... Il a... Il a voulu que... que je me rappelle de ça. De tout ça. À chaque instant.

C'était pas à lui de décider.
C'était pas à lui !

Il se repassait chaque mot, chaque phrase de cette dispute.

Les accusations, Wayne qui parle de mon père, de ma... de... Mon père putain ! Manipulé, vendu. Et moi, un putain de sujet d'expérience.

J'ai besoin de tout savoir, pas des bribes, pas juste des bribes merde. MERDE !

Les souvenirs effacés, ces migraines. Toute mon adolescence. Cette première vision. Y faire abstraction. Tu croyais quoi, tu croyais quoi, Munson ?! T'allais pas y échapper.

Toujours perdu. Toujours si perdu, si désorienté dans cette putain de vie. C'est... C'est ça, tout s'imbrique. Ma vie ne m'appartient pas. Je n'ai pas pu la gagner.

C'est trop dur. Je... je vais exploser.

* * *

Allongé sur le sol d'une ruelle sombre, Eddie se réveilla en sueur. Son cœur battant la chamade. La bouteille d'alcool à moitié vide qu'il avait dans la main témoignait de sa tentative à calmer les éclats tumultueux de sa pensée.

La ville était plongée dans une semi-obscurité, le silence assourdissait ses oreilles. Les lampadaires éclairaient par intermittence les rues désertées.

Eddie passa une main sur son visage ; essayant infructueusement de se remettre de l'effet de ces souvenirs intenses.

Les fragments de mémoire se bousculaient dans son esprit. Il se leva lentement, utilisant le mur à côté de lui pour se soutenir.

Des pas lourds et décidés résonnèrent dans la ruelle. Eddie se raidit.

Ce regard fixé sur lui ; une intensité qui ne laissait aucune place au doute.

Jim Hopper.

- Eddie, qu'es-ce que tu fais là ?

- Je... je ne sais pas. J'ai eu ces visions, des souvenirs... Mais je... je peux pas. Je peux plus.

Hopper s'approcha lentement de lui ; son expression mélangeant méfiance et préoccupation.

- Des souvenirs hein ? Parle-moi de ça.

Eddie Munson/Kastheory - Pétales closesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant