Chapitre 44 - On cautérise les plaies

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Leur observation discrète de la cérémonie se poursuivait, mais Eddie sentait un poids dans son cœur. Il était rongé par le doute concernant Max. S'il pouvait, il préférerait ne pas y penser, mais depuis un bout de temps, il réalisait. Se posant secrètement la question. Redoutant que le pire puisse lui être arrivé. Il avait voulu poser la question à Steve, mais il n'avait pas osé entendre de réponse, et Steve ne semblait pas avoir le courage d'en parler.

Finalement, il se tourna vers Robin, hésitant encore à se lancer.

- Robin, tu as des nouvelles de Max ? J'ai bien remarqué qu'elle n'était pas là. Depuis... je m'inquiète vraiment pour elle, tu sais. J'ai peur que... Enfin, tu comprends.

Il n'eut pas besoin de finir sa phrase. Robin comprit instantanément ce qu'il voulait savoir. Elle baissa légèrement la tête et ramena ses jambes contre son torse avant de répondre.

- Max est dans le coma, Eddie. On a réussi à arrêter Vecna avant que... mais c'était pas assez rapide. Ses membres sont brisés, comme ceux de... la fille, la pom-pom girl. C'est en partie ma faute, Eddie. On aurait dû être plus rapides à... à la maison des Creel.

- Tu sais, Robin, je te croyais toujours plus forte que moi. Plus confiante. Mais en t'écoutant, je me rends compte que tu as dû affronter des choses vraiment difficiles aussi. Et tu t'en sors si bien, lui dit-il avec sincérité.

Robin hocha la tête, reconnaissant l'appréciation d'Eddie. Cependant, elle ne pouvait pas s'empêcher de ressentir de la culpabilité.

- Je sais que tu essaies de me réconforter, mais c'est difficile. Max a pris des risques pour nous tous, et maintenant elle en est là. Elle... elle ne se réveille pas.

- Elle était consciente, ce qu'elle risquait. Elle savait comment ça pouvait finir. Mais elle l'a fait. Ce n'est pas à toi de prendre la responsabilité.

- Oui mais elle a mit sa vie entre nos mains. Et on l'a... on l'a...

- Elle n'est pas morte, Robin. Regarde-moi. Les larmes coulaient, il la força à le regarder.

Je comprends ce que tu ressens. Tu te sens responsable, mais tu ne l'es pas. On a tous fait de notre mieux. Mais parfois, c'est plus facile de rassurer les autres que de se rassurer soi-même. On cautérise les plaies à notre manière. Ça fait moins mal.

Alors si tu ne peux pas le faire pour toi, je le ferai à ta place. Tu n'es pas responsable.

Eddie secoua la tête.

Je fais la même chose, tu sais. Je te dis tout ça parce que je sais ce que tu ressens.

Je rassure les autres, mais je ne crois pas vraiment en moi. Nous devons arrêter de nous torturer, Robin, nous ne pouvons pas tout contrôler.

- Comment tu peux savoir ça ?

- Parce que c'est toi qui me l'as appris. On ne doit pas faire que se rassurer, si se reconstruire en reconstruisant les autres nous fait du bien alors allons -y, Robin.


Eddie Munson/Kastheory - Pétales closesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant