Chapitre 4 - Connectés

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L'animal bondit.

En proie à une pulsion inopinée, Eddie se lança en avant en empoignant les flancs du prédateur pris au dépourvu.

Ses instincts prenant le dessus sur cette raison lui ordonnant de fuir.

Il était parvenu à pivoter bien avant que la créature n'ait le temps de réagir.

Elle bâtit un instant des pattes avant qu'il ne la lâche ; pris d'une violente douleur au niveau des côtes.

Ils s'écroulèrent tous deux sur le sol.

"- Que... Comment ?!" La bête s'agitant sur l'asphalte tentait de s'infliger de nouvelles souffrances pour ignorer les premières.

Il détourna son attention de l'animal et souleva son t-shirt. Parmi les multiples bleus et entailles, cinq encoches profondes marquaient ses côtes.

Éprouvé et hors d'haleine ; il tentait de comprendre ce qu'il venait de se passer.

Eddie s'était auparavant retrouvé contraint ; traumatisé et en fuite ; d'accorder une oreille aux paroles du groupe salutaire. Même si Harrington ne s'était fait offrir le meilleur des accueils ; ces mots lui avaient permis de conserver une garantie acceptable sur la qualité de son équilibre mental.

Ils avaient parlé de la façon dont les créatures du monde à l'envers semblaient être connectées et selon laquelle leurs actions étaient guidées par le flageleur mental.

À ses dépens ; il ne s'agissait pas seulement ici de communication, mais bien de ressenti. De douleur. Il baissa la tête.

Des excavations brisant les barrières de son esprit opacifiaient davantage sa vision. Il pouvait voir, mais les choses les plus sombres lui paraissaient inatteignables.

Il relâcha le tissu.

Mal positionné ; il perdit l'équilibre et posa une main à terre. Des couinements ressemblants aux plaintes d'un chaton agonisant le firent se retirer brusquement. Il l'avait touché. Une créature ailée moribonde.

Pourquoi étaient-elles dans cet état ? Il n'osait l'approcher.

Essentiellement, celles qui l'avaient attaqué étaient mortes. Les corps gisaient ; à demi enseveli par la végétation avide de charogne.

Avaient-elles été trop faibles pour résister à la souffrance qu'avait enduré Vecna ? Ou avait-il puisé dans leurs ressources au point de les vider presque intégralement ?

Il aurait tellement aspiré se trouver dans une campagne de Donjon et Dragon. Même si ces bestioles ; sans idée propre de catégorie ; disposaient d'une classe d'armure de 2 à 8. Voir 12. Il se serait permis un jet de vigueur.

Cela lui aurait peut-être évité de se faire dévorer vivant.

Eddie Munson/Kastheory - Pétales closesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant