A Medley Of Furs, Feathers And Scales - Tome 1 : Sýndesmos [Premier Jet]

Arc 1 : 1 nouveau monde - Chapitre 1

Moi, Novaephyr, immortelle, voyageuse des mondes et conteuse des mémoires, écrit aujourd'hui l'histoire d'un des êtres les plus fascinants que j'ai eu l'occasion de rencontrer. Dans ce récit, tous les faits et noms des personnes ont été conservés. Ce roman est basé sur les souvenirs que m'a volontairement transmis cette femme pour vous permettre de plonger au plus près de son histoire

Voici l'histoire de Nidyrka Syl.

Me retrouver face aux yeux reptiliens de ce qui était sans aucun doute un dragon, était la dernière chose à laquelle je m'attendais à voir en reprenant conscience. Je peinais à respirer, ses serres tenaient fermement le col de mon sweat-shirt, m'étouffant au passage.
J'agitais mes membres, tentant de me défaire de son emprise pour fuir.
Pour quelqu'un qui ne connaissait ses créatures que dans des livres de fantaisie, je restais étonnement calme. J'étais sûrement en état de choc. Après tous les dragons, ça n'existait pas sur Terre.
Un coup d'œil autour de moi m'informa que j'étais dans une caverne sombre, immense. Des personnes marchaient en file indienne vers une sorte de portail qui les faisait disparaître, ça me déconcertait d'autant plus sur ma situation.
Je dois être morte, je n'ai pas d'autre solution à cette situation improbable.
Mes autres sens n'étaient pas capables de me donner des informations sur le lieu qui m'entourait, sur la température ou les odeurs, comme s'ils avaient été rompus.
- Pas sous ma garde, grognait la bête, ses naseaux repoussant les cheveux collés sur mon front à chaque expiration.
- D'accord, je veux bien, mais lâche-moi alors, promis je ne parlerais de ton existence à personne, déclarai-je en continuant de remuer mon corps pour qu'il me libère.
Ma tête devait faire la taille de son œil cuivré reptilien. Des écailles noires de jais brillantes couvraient l'intégralité de son corps.
Un autre souffle réchauffa ma peau couverte de sueur.
- Tu n'as rien à faire ici, retourne chez toi.
Les cornes torsadées sur sa tête brillèrent et ses ailes s'allongèrent.
En un temps, il relâcha l'emprise sur ma nuque et battit des ailes, me propulsant hors de ce lieu, peu importe ce que c'était.
Il disparut de mon champ de vision.
Génial, je tombe maintenant.

Je pris une grande bouffée d'air frais. Ah non, l'odeur de soufre et de chair brûlée me faisait tousser de façon incontrôlée. Je fronçais les sourcils, ma bouche se tordant en un rictus amer alors que je sentis mes nerfs brûler sous mes vêtements, il n'y avait pas un seul endroit qui ne me faisait mal et même si je n'en avais aucune envie, j'ouvris les yeux.
Le ciel était envahi par une fumée noire qui dansait au-dessus de moi. Je crachais mes poumons en tentant de me redresser. Il n'y avait plus de dragon, plus de caverne géante noire. Je devais vraiment revenir des morts.
On va attendre un peu que la douleur s'atténue avant de bouger.
J'observais une fois de plus le ciel, c'était tout ce que je pouvais faire à ce moment-là. Le soleil m'interpelait, à la place de la teinte jaune et que je connaissais, il y avait désormais une teinte beaucoup plus blanche qui illuminait la Terre.
Ce n'était pas le soleil mais une autre étoile.
Une étoile jaune blanche, bien plus chaude que mon soleil.
Je ne suis plus sur Terre, je me disais, même si ça semblait insensé.
Prudemment, je rapprochais ma main droite devant mes yeux pour l'examiner, la brûlure s'estompait de façon visible, mes nerfs et ma peau se régénéraient doucement. Au bout de longues minutes, seule une légère, à peine perceptible, teinte plus claire, restait.
Je tentais une grande inspiration pour voir l'étendue des dégâts et une quinte de toux se déclencha et je crachai du sang sur ma main.
Je ne pouvais toujours pas bouger la nuque.
Je réalisais qu'un liquide brouillait ma vision.
Du sang.
Je devais encore avoir une coupure ouverte sur le front.