Chapitre 18

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Même sans les miaulements de Saphyr, je n'aurais pas réussi à dormir. Il sautait avec Pawpie sur mon lit, épargnant Alhéna qui dormait dans le sien à l'autre bout de la pièce. Je couinais alors qu'il se jetait sur mes pieds, j'avais eu le malheur de les bouger de quelques millimètres. Je m'asseyais en l'attrapant par la peau du cou, le forçant à me faire un câlin sous la couette, Pawpie se couchant sur mes hanches.

— Bordel, qu'est-ce qu'ils ont pris du poids, me plaignais-je.

Alhéna se retournait dans le lit et je me tendais, levant doucement ma tête vers elle.

J'espère ne pas l'avoir réveillé.

Je compris que c'était raté quand je rencontrais ses yeux gris.

Et merde.

Je me retournais l'air de rien, Saphyr toujours dans mes bras, Pawpie glissant et agrippant mes hanches au passage, je lâchais un autre gémissement. Alhéna m'avait prévenu qu'ils ne grandissaient pas trop jusqu'à leurs deux ans et après ça ils grandissaient de façon exponentielle jusqu'à leurs trois ans et après ça c'étaient leurs cornes qui poussaient jusqu'à leurs cinq ans. J'avais pourtant l'impression que leur poids augmentait même si leur taille restait presque identique.

— Je sais que tu es réveillée, murmurait l'huldra.

Je soupirais et lui faisais à nouveau face. Nous n'avions pas eu l'occasion de parler depuis ce qui s'était passé et elle ne devait rien comprendre puisque je n'avais pas pris le temps de lui expliquer quoi que ce soit. Que ce soit au sujet de l'homme aux cheveux blancs, ou bien du bordel qui s'était passé dans ma tête quelque temps plus tôt. Je n'étais pas capable, moi-même, de comprendre ce qui m'était arrivé.

— Tu vas m'expliquer tout ça, disait-elle en montrant la distance entre nos deux couches.

Je soupirais et j'étais clairement tentée de faire la sourde oreille.

— Comment expliquer quelque chose que je ne comprends pas moi-même ? Demandais-je blasée en observant ses réactions.

Elle semblait examiner chacune de mes expressions, de son côté, elle pouvait clairement voir mon visage, j'avais la lumière d'une des deux lunes plein la tronche.

— Décris-moi ce qu'il s'est passé, insistait-elle d'une voix douce.

Je lui en voulais presque de ne pas être en colère face au silence que je lui avais fait subir ces derniers jours.

— Je t'ai vu avec tes amis, en sortant de l'aile des soigneurs, le soir après l'explosion.

Je m'engouffrais sous la couette, je n'avais aucune envie de voir ses réactions.

— J'étais, je ne sais pas, jalouse peut-être. À me rendre compte que tu n'avais pas besoin de moi, que j'étais remplaçable, que tu n'avais même pas réalisé que j'étais blessée.

J'entendais alors brusquement le grincement de son lit se rapprocher du mien alors que Pawpie se planquait sous la couette avec moi, comme si le bruit allait la tuer.

Alhéna souleva ensuite la couette et me tira vers elle fermement, je savais qu'elle était forte, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle me déplace aussi facilement.

— T'es vraiment qu'une saleté de dragon enflammé, jurait-elle.

Elle me serra dans ses bras.

— Si j'étais devant l'aile des soigneurs, c'était pour venir te voir, idiote va, mais tu étais déjà partie quand je suis arrivée. Celdragon, en plus ces personnes n'étaient rien que d'autres premières années qui discutaient de la panthère ailée qui avait causé l'explosion et cherchaient l'aile de soins pour rejoindre leurs propres proches.

A Medley Of Furs, Feathers And Scales - Tome 1 : Sýndesmos [Premier Jet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant