Chapitre 28

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Ils me lâchèrent sur le sol et me redonnèrent mes armes. Un mec était chargé de me surveiller pour que je ne déserte pas. Il était clair que si je le faisais, j'allais être tuée sur le champ.

Une créature ressemblant à un lynx à deux têtes s'attaqua à moi et je laissais Alkaïne se débrouiller en prenant sa forme de louve tandis que je me plongeais dans mes terribles pensées qui me tourmentaient.

Même si ce n'était pas mon véritable corps dans le champ, je rongeais les ongles qui avaient repoussé, depuis les actes atroces de Rana.

Alkaïne se défoulait, elle aussi brisée par le choix qu'avait pris Gemma.

Il faudrait peut-être la tuer pour retourner aux côtés d'Alhéna.

"Tu n'es pas assez forte pour ça", déclara la louve en rigolant sarcastiquement.

Dans ce cas, je n'ai qu'à le devenir.

Je me battais désormais aux côtés d'Alkaïne sous notre forme bestiale. Déchirant les membres de tout ce qui me passait sous la gueule.

Un jour avait passé, néanmoins, jusqu'ici, je n'avais pas vu un seul driperéens, aucun être humanoïde. Je levais les yeux au ciel, observant les silhouettes des dragons.

Ils devaient tous être sur un dragon, ou plus loin.

Soudainement, une explosion retentit derrière moi, et au vu de la fumée qui s'élevait au loin, ça venait des dernières lignes.

Non ! Alhéna !

Je n'en avais plus rien à foutre de me faire tuer à présent. Je sautais par-dessus celui qui était supposé me surveiller et courais à toute allure en direction de la fumée. J'ignorais les flèches qui se plantaient sur mes flancs, je galopais malgré la douleur.

Tout ce qui comptait était de vérifier qu'elle allait bien. De vérifier qu'ils allaient tous bien.

Elle ne pouvait pas avoir été tuée, n'est-ce pas ? Hier encore, je dormais dans ses bras pendant qu'elle me réconfortait. L'explosion, elle ne pouvait pas y être. Elle devait avoir été loin de là. Elle le devait.

Le paysage défilait rapidement et c'était avec horreur que je découvrais des corps carbonisés, des blessés de partout. Des personnes qui hurlaient de douleur.

Je repris ma forme humaine et retirai les flèches encore plantées dans mes cuisses.

Je la trouverai, peu importe les moyens.

— Alhéna ! hurlai-je jusqu'à en déchirer ma gorge.

Je la chercherai même si je dois en mourir pour y parvenir.

Je ne m'arrêterai pas tant que je ne savais pas où elle était. Dans quel état elle pouvait être. Je n'accepterais sa mort que si je voyais son corps sans vie.

— Elle doit être en vie, ma voix s'éteignait dans le fond de ma gorge alors que les larmes coulaient sur mes joues.

— Je n'ai pas le temps pour pleurer, me résignai-je en essuyant les gouttes salées de mon visage.

Après un long moment, tout ce que je pouvais sentir, c'était le vide dans mon cœur. Il n'y avait rien d'autre que le silence qui se baladait au travers de mon cerveau alors que j'acceptais en quelque sorte qu'elle était morte.

C'était quelque chose que l'on ne pouvait pas effacer. On ne pouvait pas rendre les morts-vivants à moins d'être une sorte de nécromancien. Je n'en étais pas un. Je ne connaissais personne capable d'un miracle pareil.

A Medley Of Furs, Feathers And Scales - Tome 1 : Sýndesmos [Premier Jet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant