Chapitre 2

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Les sourcils de la bête étaient relevés d'une expression qui se voulait rassurante, mais je ne pouvais pas ne pas voir le reste. Sa carapace noire brillait. Quatre paires de pattes de chaque côté tapaient le sol, faisant à chaque fois claquer le métal, comme un cheval au départ d'une course. Une paire de pinces aussi grandes que sa tête se trouvaient en dessous de ses bras humains. Ses yeux noirs se fondaient presque avec sa peau noire luisante. Mais ce qui me faisait le plus trembler, c'était son appendice imposant, son aiguillon. Je détestais ce genre de créature, déjà chez moi, en cours j'avais été jusqu'à prétendre en être phobique pour ne pas en disséquer une, et là, il y en avait une taille humaine.
    Ce monstre hantera mes cauchemars jusqu'à la fin de mon existence.
  Il hocha de la tête, comme pour m'inciter à le suivre.
    Ou alors je suis en plein cauchemar ?
  Aucune évolution ne pouvait créer cette chose, elle défiait toutes les règles que je connaissais; je ne pouvais donc en conclure que deux choses; soit je faisais le rêve le plus réaliste de toute mon existence, soit je me trouvais dans un nouveau monde où aucune logique n'était appliquée. Et si tout ça, c'était mon nouveau quotidien, je savais que même mon imagination était incapable d'imaginer, de prévoir, l'apparence des prochains êtres vivants que j'allais croiser.
À chacun de ses mouvements, je sursautai, me préparant à fuir, si je le pouvais.
  Il se tourna, et descendit de la plaque en métal.
    Il s'en va enfin? Je me demandais.
    Tu dois le suivre, déblatéra la voix.
  Je pouvais sentir mes muscles se raidir face à son ordre illogique.
    Ce sera sans moi.
  Je profitais que le scorpion soit dos à moi pour me lever et partir dans la direction opposée, les jambes à mon cou.

   Je profitais que le scorpion soit dos à moi pour me lever et partir dans la direction opposée, les jambes à mon cou

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Haletante, je me laissais tomber le long d'un arbre au tronc doré. Je tentais de calmer ma respiration, mais après un sprint pareil, j'avais du mal à le faire.
  Un grognement retentit derrière moi.
    Non. Il ne peut pas m'avoir suivi.
  Je me retournai le plus lentement possible.
    Peut-être que ce n'est pas sur moi qu'on grogne.
  Je me retrouvais, surplombée par l'ombre d'un canidé. Je levai les yeux pour croiser les siens, blancs.
    C'est un Amarok, cours ! Gémissait-elle, je pouvais sentir sa peur qui faisait instinctivement trembler chacun de mes membres.
  Je me levai précipitamment, et n'ayant pas encore repris mon souffle, je haletais bruyamment. L'adrénaline permettait de maintenir une certaine distance, la bête faisant désormais la même taille que moi.
  Mon endurance s'amenuisait à vue d'œil, finalement le pire arriva, l'Amarok sauta sur moi, me plaquant au sol. Ses crocs se plantèrent dans mon bras en arrachant une partie.
  Je hurlai, pleurai.
    C'est la fin.
  Finalement la pression disparut et un bruit de clapotement effréné atteignit mes oreilles. Un hurlement me brisa le crâne, des gémissements, et finalement il ne restait plus que le silence. Je me rendis compte que j'avais fermé les yeux, et je découvris alors l'Amarok au sol, saignant à de faibles endroits, l'aiguillon encore planté dans sa fourrure.
  Le selhat m'avait sauvé.
    Maintenant, tu vas le suivre gentiment, tremblait encore la voix.

A Medley Of Furs, Feathers And Scales - Tome 1 : Sýndesmos [Premier Jet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant