Chapitre 16

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Le tournoi commençait dans quelques heures.

Et de tous les jours, il avait fallu qu'une migraine se déclenche à force de m'entraîner. La douleur n'était pas encore présente, mais je pouvais déjà sentir mes tempes se tendre et chaque son me collait des frissons.

Je ne pourrais pas réaliser un combat dans ces conditions.

L'odeur apeurée de Nath emplissait soudainement mes narines et je partis à sa recherche. J'avais l'intention d'attendre jusqu'à ce qu'Erraï rentre pour lui demander un coup de main, mais je n'allais pas rester là en sachant que Nath pouvait être en danger.

C'étaient encore des classes supérieures qui l'entouraient, mais Thuban n'était pas là cette fois.

L'un des hommes plaqua mon amie contre le mur et plongea sa tête dans son cou, comme pour sentir son odeur, mais ce n'était pas sensuel, c'était terrifiant.

Je poussais violemment l'homme et réalisais que j'avais bougé sans réfléchir, sans m'en rendre compte. J'attrapais rapidement Nath et fuyais la scène avant de recevoir les foudres de qui que ce soit.

— Merci, murmura-t-elle, les yeux vers le sol.

Nous étions encore en train de courir et finalement je l'emmenais dans mon appartement. Une fois arrivée, je me détendais et la migraine me rappelait sa présence.

Je me laissais tomber contre le mur et Nath me servait un verre d'eau.

— Comment tu te retrouves toujours dans ce genre de situation ? Soupirais-je après avoir bu une gorgée.

Elle se faisait désormais petite devant moi, accroupie elle aussi.

— Je n'en sais rien, quand je suis accompagnée d'un de mes colocataires, ou par l'une d'entre vous, je n'ai pas de problèmes, mais chaque fois que je dois me déplacer seule, je vérifie que le couloir est vide avant. J'ai juste oublié, murmurait-elle en cachant sa tête dans son sweatshirt noir.

Je me grattais la tête frénétiquement.

— Au moins, je comprends mieux pourquoi tu restes rarement avec des hommes.

Elle se faisait accoster à chaque fois qu'elle était seule, ça devait être la deuxième ou troisième fois que j'avais pu l'aider, mais je n'osais pas imaginer le nombre de fois où elle n'avait reçu aucune aide. À cette pensée, mon corps frissonna. Je ne savais pas ce qui les attirait vers elle, mais j'espérais sincèrement que ça se calmerait un de ces jours.

Erraï entra à ce moment et Nath se tendit instantanément, heureusement, il était trop concentré pour la remarquer et elle en profita pour s'en aller.

Je voulais la rattraper pour au moins l'accompagner, mais la douleur me faisait tituber et je me cognais contre la poignée de la porte, oubliant la douleur de mon crâne.

Avec un peu de chance, la douleur ne serait pas trop gênante pour me concentrer.

Le problème actuellement était que je commençais à avoir des fourmis dans mon bras gauche. Bientôt, je ne serai plus capable de tenir mon poing fermé et ça, c'était le comble lorsque je devais les avoir fermés pour utiliser mes griffes métalliques.

— Je ne te soignerais pas aujourd'hui, disait nonchalamment Erraï en remarquant que je fermais et ouvrais mon poing à plusieurs reprises. C'est chacun pour soi, continuait-il d'une voix ferme.

Dire que je l'avais attendu devant la porte de l'appartement pendant une heure, qu'il revienne de l'artisanat avec ses potions pour lui demander de l'aide. C'était peine perdue.

A Medley Of Furs, Feathers And Scales - Tome 1 : Sýndesmos [Premier Jet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant