A Medley Of Furs, Feathers And Scales - Tome 1 : Sýndesmos [Premier Jet]

Chapitre 15

Nous nous préparions, à la bourre, pour aller à nos cours, après un entraînement épuisant que nous avions fait ensemble et Alhéna était dans la salle de bain comme à son habitude.

Saphyr et Pawpie jouaient contre la porte, ils étaient toujours casse-pieds quand on la fermait, comme s'ils allaient en mourir de ne pas nous voir pendant quelques secondes.

Pawpie roula sur le côté et la porte s'ouvrit sous son poids, ils avaient déjà doublé de volume et faisaient la taille d'un chat commun adulte.

C'est là que je le vis.

Un tatouage noir qui remplissait la totalité de son dos.

Le visage d'une magnifique femme avec de grands yeux. Des serpents à la place de ses cheveux.

Méduse.

Et je compris.

J'avais déjà une petite idée de ce qui avait pu lui arriver, mais en voyant ce tatouage, plus rien ne pouvait me laisser penser que j'avais tort.

Étant donné que nous avions des dieux en commun, cela ne pouvait pas être une coïncidence. Et Méduse était le symbole des survivants d'agressions sexuelles.

Alhéna se crispa et se retourna, elle vit mon regard et décidait déjà de fuir, je pouvais voir ses membres se tendre pour s'en aller le plus loin possible.

Mais je me retournais, lui redonnant son intimité et sans lui bloquer le chemin.

— Je ne te juge pas, ne t'en fais pas, je suis juste là pour toi. Je t'en prie, ne t'enfuis pas. Laisse-moi te soutenir, de la même façon que tu me soutiens depuis le début. Laisse-moi juste être là pour toi.

Et elle pleurait, s'effondrant derrière moi, ses mains cherchant mon dos puis mes bras à la recherche de réconfort.

Nous n'allions pas en cours.

Et elle ne me parlait pas. Elle savait que je ne la forcerais jamais.

Quand elle sera prête, elle m'en parlera.

— Voici donc les données que j'ai pu rassembler. Déjà, l'étoile autour de laquelle Avely révolutionne s'appelle Elnas, c'est une étoile jaune-blanche. Avely y fait une révolution de six-cent vingt-cinq jours, je lisais les notes que j'avais prises dans mon cahier à Proxima.

— Donc en faisant le calcul, sachant qu'ici les jours durent trente-cinq heures, cela revient à neuf-cent douze jours si on compare à la Terre. C'est bien plus long, mais les saisons semblent se ressembler. Du coup, quand les natifs prennent un an, nous, on en prend deux et demi si on garde nos âges terriens, disait-il en rouspétant.

J'explosais de rire en imaginant Alhéna comme un bébé et Proxima continuait ses calculs sur son propre carnet.

— Oui, si on fait abstraction de la variation violente de températures en saisons chaudes, en été. Il fait au plus soixante-dix-huit degrés Celsius, apparemment, lui avouais-je.