A Medley Of Furs, Feathers And Scales - Tome 1 : Sýndesmos [Premier Jet]

Chapitre 23

(Version non corrigée, veuillez m'excuser, mon nouveau traitement m'impacte plus que prévu !)

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Je me réveillai sur les genoux de quelqu'un. La douleur me faisait grimacer et trembler chacun de mes membres, comme si j'étais vidée de toute mon énergie, comme si j'avais récupéré l'état dans lequel était Alhéna.

La douce odeur de pétrichor, l'odeur de la terre après une bonne pluie. En tournant la tête, je pus voir les mèches dorées et vertes d'Alhéna, son visage apaisé, les yeux fermés alors que sa poitrine se soulevait lentement à rythme régulier. Elle était adossée à un de ces arbres dorés.

— Elle est en vie, murmurais-je avec difficulté, les larmes coulant abondamment sur mes joues.

Nous avions quitté le marécage vu l'arbre sur lequel s'appuyait l'huldra.

Je l'ai fait. Ses billes grises se plantaient dans les miennes.

— Hey, dit-elle doucement, comme pour ne pas rompre le charme du silence éthéré qui nous entourait.

Elle m'aida à me redresser, ma tête tournait comme quand j'avais une foutue migraine et s'il n'y avait pas eu les derniers évènements, j'aurais pensé que ce n'était qu'une aura.

— Vas-y progressivement, on dirait bien que ton corps n'a pas encore produit assez de sang pour que tu puisses te lever seule.

Elle baissa le regard sur mon ventre, je découvrais alors une copie de la cicatrice qu'elle avait, visible à tous, puisque je n'avais plus cette partie-là du vêtement, il avait été déchiré par ce foutu Jotunn. Je ne gardais d'ailleurs aucune cicatrices de ce qu'il m'avait infligé.

— Tu n'aurais pas dû faire ça, regarde dans quel état tu es, dit-elle ensuite en regardant désormais le sol.

— Je m'en moque de souffrir. Tu l'as vu toi-même, même une partie de tes phéromones est restée coincée comme un tatouage en moi. Tout ce que je veux, c'est être avec toi. Tout ce qui m'importe, c'est que tu ailles bien. Même si je devais retourner dans le temps, je referais ce choix encore et encore, même si ça implique d'avoir la même cicatrice que toi. Je ferais n'importe quoi pour toi. Je mourrais pour toi s'il le faut. Je ne veux pas d'une vie si c'est pour la vivre sans toi.

Alhéna restait sans mots pendant quelques instants, immobile, fixant toujours le sol. Puis lentement, elle leva ses perles sur moi, les larmes prêtes à s'en échapper.

— Idiote va, je serai là pour toi, je ne m'en irai pas.

Elle posa son front contre le mien puis m'y déposa un doux baiser. Et finalement, elle céda aux pleurs, elle devait enfin réaliser qu'elle avait failli y passer.

— Celdragon, j'ai failli mourir, disait-elle avec difficulté. Ça faisait si peur de me sentir partir, continua-t-elle, mi-hurlant, mi-pleurant. Et toi qui t'effondres sur moi. J'ai eu tellement peur que tu meures, avec les tressaillements que ton corps faisait quand je me suis réveillée. C'était beaucoup trop terrifiant, plus jamais !

Mon cœur se serra rien qu'à repenser à l'état dans lequel elle avait fini par ma faute.

— Je suis désolée, je ne suis bonne qu'à blesser les autres.

Elle renifla bruyamment puis essuya ses larmes de façon brouillonne avec son avant-bras et attrapa mes épaules, me forçant à me tenir droite. Ça faisait mal, mais je comprenais où elle voulait en venir.

— Nidyrka, tu m'as littéralement ramenée des morts, tu m'as attrapée à l'instant même où j'allais rejoindre les défunts, c'est quelque chose dont tu devrais être fière. Quelque chose, j'en suis sûre, que peu en sont capables. Alors tiens-toi droite, tu m'as sauvée.