Chapitre 17

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La zone de combat avait changé en apparence en peu de temps, il y avait désormais des gradins, c'était devenu une arène.

D'après l'odeur qui volait dans l'air, les classes supérieures seraient témoins de nos combats. De notre massacre.

Contre l'unique mur, se trouvait seulement une dizaine de sièges. Les jurys.

Ce qui servait originellement de plafonnier pour protéger dorénavant de la chaleur entourait la totalité de la zone pour éviter que nous suffoquions et brulions.

D'après ce qu'avait dit Thuban et Rana, en cas d'attaques, les jurys n'interviendraient pas, mais je ne savais pas s'il pouvait y avoir des exécutions après le tournoi en cas de reddition et d'abandon.

Et si c'était un moyen de voir nos réactions quand on était au pied du mur et que nous abandonnions, ça signifiait qu'on mourrait face à l'ennemi en combat réel, ou qu'on risquait de leur donner des informations.

Et s'ils nous faisaient ensuite subir de la torture, pour nous préparer ?

"Chaque chose en son temps, on se renseignera sur ce sujet plus tard."

Isis, la femme androgyne, était la première de notre groupe à participer aux combats. On ne savait jamais de quelle humeur elle serait et en la voyant marcher avec nonchalance vers le tatami, les mains dans les poches de son survêtement, je réalisais qu'elle avait son propre plan en tête, ou alors qu'elle n'en avait rien à faire.

En soit c'était une sirène, si j'en étais une également, je serais peut-être aussi sereine.

"J'en doute, t'es un générateur de stress sur pattes."

Je continuais de chercher les autres quand je l'entendis.

Brusquement, un cube se forma autour du combat d'Isis qui chantait et de son adversaire qui semblait se tordre de douleur, avant de lever la main en signe d'abandon.

C'était du rapide.

C'était la première fois que je la voyais se battre. Enfin, si l'on pouvait appeler ça se battre.

Je trouvais finalement mon groupe et m'appuyais sur mes genoux, tentant de reprendre ma respiration et en voyant la tête que faisait Nath, je devinais que je devais avoir une mine horrible.

— Ne perdez pas, je faisais de mon mieux pour respirer, quoi qu'il arrive, n'abandonnez pas et ne perdez pas.

Haedi se pencha vers moi, me tendant une gourde. Aujourd'hui ça avait beau être chacun pour soi, elle devait juger que les informations que j'allais donner étaient suffisamment importantes pour partager son eau avec moi.

J'en pris une grosse gorgée, faisant de mon mieux pour ne pas m'étouffer.

— Écoutez, j'ai entendu une discussion entre personnes de classes supérieures et ils disaient que ce n'était pas un tournoi. Vous voyez ces dix personnes, je montrais les dix sièges contre le mur juste au moment où Isis nous rejoignait, elles jugent, apparemment, nos performances et en cas de mort imminente, ils ne réagissent pas toujours. Je ne sais pas s'il y a des exécutions, s'ils font passer ça pour un accident lors des combats, ou autre chose, mais il y aura des morts.

Je me tournais vers Proxima, fixant ses yeux bleus horrifiés.

— Ne perdez pas, ne mourrez pas. Sauf toi, disais-je en lançant un regard blasé à Marrha, je me moque de ton sort.

— Tu n'es pas obligée de dire tout ce que tu penses, me gronda Déneb, puis iel se tourna vers Proxima, l'air grave, il faut trouver quelque chose pour toi.

A Medley Of Furs, Feathers And Scales - Tome 1 : Sýndesmos [Premier Jet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant