Chapitre 33

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Eily : 

Debout devant le commissariat, Blake et moi attendons que je me décide à entrer. Hier après -midi, quand j'ai découvert la photo et la caméra et que Blake a débarqué, je lui a tout balancé...

Je lui ai expliqué que Léo me harcelait de message depuis mon retour, je lui ai expliqué pour les photos et pour son horrible ultimatum.

Je lui ai tout dit ...

Il a passé beaucoup de temps à me consoler et à me serrer dans ses bras, puis il a décrété que ça ne pouvait plus durer, à a parlé d'alerter la police.

Au début, j'ai refusé en block.

Je ne voulais pas revivre l'enfer d'il y a deux ans...

Mais je savais qu'au fond, le seul moyen de m'en sortir avec cette histoire, c'était de demander de l'aide.

Blake m'a assuré qu'il ne me quitterait pas d'une semelle, qu'il serait ma voix quand je n'arriverais plus à parler, mes jambes quand je n'aurais pas la force d'avancer, et les yeux si je ne vois à nouveau pas qu'on me maltraite.

Parce que oui, c'est ce qui s'est passé dans ce commissariat, deux ans plutôt.

C'était de la maltraitance policière, y pas d'autre mot.

Selon Blake, j'aurais même le droit de porter plainte contre les deux flics qui m'ont reçus, mais bon, un problème à la fois...

Je serre de toutes mes forces la main de mon beau brun pour me donner du courage, tout en observant la façade du bâtiment.

J'ai peur.

J'ai terriblement peur...

Blake me donne alors un petit coup de coude pour attirer mon attention, puis me montre son téléphone.

Dessus, je lis les messages d'encouragements de nos amis sur le groupe de discussion qu'on a créé.

Je leur ai confié tout ce que j'ai vécu il y a quelques temps, et tous ont été d'un soutien et d'une douceur incroyable, j'ai de la chance de les avoir.

Je leur ai aussi dit que Blake et moi allait au commissariat aujourd'hui, et depuis ils me bombardent d'amour, de blagues pour se remonter le moral et d'encouragements...

Je souris en lisant tout ça, puis plonge mon regard dans celui de Blake.

Je me revois deux ans plutôt, venir seule ici... Aujourd'hui, je ne suis plus seule.

Je peux le faire...

Prenant mon courage à deux mains, j'inspire un grand coup puis passe l'entrée, en gardant bien Blake à mes côtés.

Je frissonne, en remarquant que rien n'a changé ici...

Il y a toujours cette insupportable horloge au mur et cette foule de gens bruyants...

L'accueil est toujours au même endroit, les murs sont toujours de la même couleur, et mon cœur bat toujours aussi vite !

J'aurais l'impression d'avoir fait un saut dans le passé, sans la main de Blake qui tient fermement la mienne, et les petits mots qu'il me souffle quand on entre :

- Tu es une championne Eily, bravo.

Je lui souris, puis on part faire la queue devant l'accueil, comme beaucoup d'autres.

Le temps d'attente est si long, que j'ai le temps de paniquer six fois, de tenter de fuir dix fois, et de poser un milliard de question.

D'ailleurs, j'interroge soudain Blake, prise d'un horrible doute :

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