Complémentaires

Chapitre 25

Eily : 

Je patiente entre les couloirs blancs de cet hôpital qui sent le désinfectant, et sens ma jambe qui tressaute contre le sol à un rythme irrégulier.

Cinq heure que je suis ici, cinq heures que j'ai amené à toute vitesse Blake entre ces murs blancs, cinq heures passés à ne faire qu'une chose :

Prier qu'il s'en sorte.

Quand il a sonné à ma porte cet après midi, après qu'on est encore repoussé LA conversation, j'ai d'abord été surprise, je pensais qu'il voulait remettre ça... Et puis j'ai vu ses bleus, ses marques et tout ce sang... Je crois que mon cœur s'est arrêté pendant un instant en voyant tout ces dégâts.

Alors quand son père a débarqué, j'ai pété un câble.

Il avait blessé Blake...

Mon Blake.

J'ai été pris d'une telle colère... Je voulais qu'il meurt, très honnêtement. 

Mais quand je me suis retournée et que j'ai vu que Blake était au sol une marre de sang autour de lui, d'un coup je n'ai plus voulu qu'une chose : qu'il survive.

Je soupire, et passe une main dans mes cheveux.

Après tout ça, quand j'ai commencé à patienter ici, j'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir, et petit à petit, je me suis mise à m'en vouloir.

J'avais compris que le père de Blake avait recommencé à le frapper, mais je n'ai pas réussi à l'empêcher de recommencer...

Quand je l'ai compris au mariage, la première chose que j'ai faites c'est virer le garde à qui j'avais confié la mission de surveiller son père. J'ai voulu trouver quelqu'un d'autre, mais il faillait que ce soit quelqu'un en qui j'ai toute confiance, et je n'ai pas réussi à trouver la bonne personne avant le retour de ce monstre.

Je n'ai pas été assez rapide...

J'ai pas réussi à le protéger...

Si j'avais moins fait la fête pour décompresser des derniers exams et que je m'étais concentrer à cent pour cent sur ça, peut-être que j'aurais pu empêcher que ça arrive...

J'aurais pu empêcher qu'il soit si gravement blessé...

Quand on est arrivé, les médecins ont eu le temps de me glisser que c'était plus impressionnant qu'autre chose, et que ça ne serait certainement pas mortel, mais je ne suis pas rassurée pour autant.

Tant qu'il ne sera pas devant moi, à lever les yeux au ciel et à rire de mes blagues débiles, je n'arriverais pas à être rassurée...

Pour faire taire la culpabilité, je ne cesse de planter mes ongles dans ma paume. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour ne pas m'effondrer...

Je m'en veux.

J'en veux au père de Blake...

Et je veux Blake.

Je le veux en bonne santé, je le veux au prêt de moi, je le veux dans ma vie...

Je le veux, tout simplement.

Je sors de mes pensées en repérant un infirmier sortir de la salle où ils ont emmenés Blake, et l'interpelle immédiatement :

- Comment il va ?!

- L'opération c'est bien passé, il va s'en sortir sans aucune séquelle. En revanche...

Il prend un air embêté, et immédiatement, je m'inquiète :