Vengeances

Chapitre 3

Isabella

Quand je dansais je faisais tout pour ne pas regarder les clients, ou seulement à des endroits inconfortables pour eux. Mais là. Je voulais le regarder dans les yeux, le fixer longtemps. Voir s'il me regardait.

Bien-sûr qu'il te regarde idiote. Il n'y a que toi.

Pourtant j'ai cette impression de déjà-vu. J'ai l'impression d'avoir déjà danser ici pour lui. Mais je ne m'en rappelle absolument pas. Il faudra que je demande à Lucy.

Quand je sors, je la cherche. Je veux savoir maintenant s'il a déjà demandé à ce que je danse pour lui.

-Non... Je suis désolée mais je ne me rappelle pas et les carnets ne remonte qu'à trois ans. Tu devrais peut-être aller demander à ton mari ?

-Ne l'appelle pas comme ça, je t'en prie.

-Tu devrais quand même aller le voir, c'est ton employé.

Je souris alors que je me dirige toujours en peignoir vers "son" bureau. Qui est légalement le miens.

-Chérie ? Qu'est-ce que tu fais là ?

-Je voulais te demander les carnets d'inscription pour les dance privées.

-Pourquoi tu les voudrais ?

-Ce n'était pas une question. Je les veux.

-Pourquoi je te les donnerais ? Me demande le blond en se levant vers moi.

-C'est un ordre !

Comme si cette phrase avait déclenché quelque chose en lui, il s'approche de moi, avant de serrer mon cou de sa main.

-Qu'est-ce que tu fais ? Je lui demande, mes larmes prêtent à monter alors que je commence à avoir du mal à respirer.

Je suis tétanisée, je le fixe alors que ses yeux font la même chose, pourtant j'ai l'impression que son regarde est vide et que sa poigne se resserre.

-Raphael...

Je vois qu'il reprend ses esprits quand je prononce son nom. Il me lâche alors que je mets ma main autour de mon cou, là où la sienne me serrait.

Il... Il a essayé de m'étrangler...

-T'as essayé de m'étrangler... Je chuchote alors que je laisse mes larmes coulées.

Je ne le laisse même pas me répondre que je descends en vitesse de mon bureau. Il faut que je trouve Lucy, que je rentre chez moi.

Je cours à travers la foule, les larmes aux yeux, je ne vois presque pas où je vais. Tellement mes pleurs me cachent la vue, je rentre dans quelqu'un. Je ne prends même pas le temps de lever les yeux ni de m'excuser. Je doute que cette personne soit assez sobre pour comprendre ce qui s'est passé.

Alors je continue pour me diriger vers nos vestiaires, peut-être qu'avec un peu de chance, elle serait là.

La chance n'est sûrement pas avec moi ce soir, je me rhabille et sors. Si je ne la trouve pas, je rentre chez moi et lui enverrai un message.

Tu ne peux pas rentrer chez toi. Qui te dis qu'il ne réessayera pas ?

Je ne peux pas rentrer. Il faut que je la trouve. Je lui demanderais de rester chez elle le temps d'une nuit pour trouver un hôtel ou même une maison. J'ai assez d'argent pour m'en acheter une.

Je ne rentre pas, je me pose dans ma voiture et j'attends. Elle finirait bine par sortir et ça j'en suis sûre, surtout vu l'heure qu'il est. Six heures du matin.

Je sors une cigarette de mon sac avant de tirer la première latte. La meilleure et toujours la plus forte.

J'ai le temps de finir mon mégot que je mets dans le cendrier de ma voiture avant de sortir la rejoindre.

-Isabella ? Qu'est-ce que tu fais encore là ? Je ne te voyais plus, je croyais que tu étais rentré.

-Non... Je. Je voulais te demander si je pouvais rester chez toi cette nuit.

-Bien-sûr, mais qu'est-ce qui se passe ?

-Je me suis engueulé avec Raphael.

Elle n'insiste pas plus. Elle sait que ça ne sert à rien et puis elle ne peut m'aider là-dessus.

Je conduis alors que j'ai une cigarette allumée en main et plusieurs verres d'alcool dans le sang. Pourtant je me sens bien. En tout cas aussi bien qu'une femme qui a failli se faire étrangler par son mari.

Mais il faut bien que j'ailles chez Lucy, et il est hors de question de laissé ma voiture de sport sur le parking. Il faut revoir ses priorités. Je garde mes yeux sur ma route mais j'entends très bien mon téléphone vibré depuis plusieurs minutes. Il essaie vraiment de m'appeler pour s'excuser.

Pathétique. Il est pathétique. Il l'a toujours été.

Pas même capable de me faire avoir un orgasme en huit ans de couple.

Je repense à ça alors que je vois la voiture de Lucy s'arrêter devant une maison, alors j'arrête la mienne après avoir fait ronfler le moteur.

-Frimeuse... Me dit Lucy en me souriant un peu. Alors qu'on remonte chez elle. Quand on se pose sur son canapé, la première chose qu'elle me demande est :

-Qu'est-ce qu'il t'a fait ce connard ?

-Je suis monter lui demander les carnets pour savoir si l'homme dont je t'ai parlé m'avait déjà demandé une dance car j'avais cette impression de déjà-vu. Et il s'est énervé et a essayé de m'étrangler.

Elle ne répond pas, elle a déjà vécu ça. Une relation abusive mais elle. C'était tous les jours et il lui a fallu deux ans pour essayer d'oublier. Et je sais que ça n'a pas été assez.

-Je comprends. Et la seule chose que je peux te dire est que tu es une femme forte et tu les sais. Ton accident et tout ce qui s'est passé avant même si tu ne t'en souviens pas. Il faut juste que tu t'éloignes de lui le plus possible.

-Je veux le quitter. Ne plus le voir. Je réfléchis à ça depuis deux ans déjà. Je ne veux plus le voir. De toute façon, on ne se comporte même pas comme un couple.

-On devrait aller se coucher. Me dit la jeune femme alors que je me dirige vers la chambre d'amis que j'utilise les rares fois où je viens.