Vengeances

Chapitre 7

Isabella

Je rentre chez moi, encore une fois seule. Raphael m'a dit qu'il ne rentrera sûrement pas ce soir, qu'il rentrait avec un collègue, que je ne connaissais pas.

Il se fout de ma gueule. C'est ma boite de nuit. Mes employés. Je les connais tous, même si leurs noms m'échappent encore.

Je pose mes affaires avant me prendre un verre.

Je n'étais même pas en colère. Je m'en foutais de lui autant qu'il s'en foutait de moi. Mais il pourrait au moins divorcer et sortir avec qui il veut. Et puis c'est ce que je rêve depuis deux ou trois bonnes années.

Et pourquoi tu ne le quitterais pas toi-même ? Tu gagnes largement assez pour t'acheter une maison ici.

J'écris un mail à mon avocate pour lui demander de commencer la procédure le plus tôt possible.

Certains diront que c'est une décision pas assez réfléchie. Mais si votre mari vous trompait, que vous ne vous aimez même pas et que l'homme qui nous a obligé à nous marier est mort ? Que feriez-vous ?

Alors je commence à lui écrire un mot. Là par contre je suis terrifiée. Je préfère lui laisser un mot et partir. Je ne veux pas affronter sa colère. Déjà la dernière fois qu'il s'est énervé j'étais pétrifié, alors si on doit en parler en face... Je préfère partir.

Heureusement mon avocate me répond directement.

"Bonjour, excusez-moi de vous dire ça, mais je ne me rappelle pas que vous étiez mariez. J'ai même vérifié dans votre dossier. Aucun contrat de mariage. Êtes-vous sûr que vous allez bien Madame Devis ?

Tout mon respect Mme Jay"

C'est une blague j'espère ?

Mon cœur va trop vite, beaucoup trop vite.

C'était faux. Tout ça était faux. Ma relation avec lui était fausse. Même mon mariage l'était.

Je veux en être sûre, alors je me dirige dans sa chambre avant de sortir la pochette où il avait gardé nos documents de mariage.

Ils ont l'air si vrai.

Pourtant mon avocate n'a rien de tout ça dans son dossier.

Même ce putain de mariage était faux. Ce connard était au courant bien-sûr. Et si mon père était encore vivant je pourrais lui demander si c'était lui qui avait eu l'idée.

Pourtant il n'est plus là, mais je peux mettre ma main à couper que c'est lui qui a orchestré ça.

Putain huit ans de ma vie qui me montre que je suis bien trop naïve. Il est même aller jusqu'à falsifier notre mariage.

Je n'ai besoin que d'une seule chose : Un bon verre de vin.

Posée dans mon bain, je réfléchis à tout ça, ces huit ans de mensonges. De toute façon il n'allait pas revenir avant demain matin. Peut-être qu'il arrivait au moins à donner un orgasme à sa maitresse ou ses maitresses.

Mes yeux qui étaient fermés se rouvres en entendant la sonnerie de mon téléphone, m'annonçant un message.

J'attrape celui-ci en espérant que ce ne soit pas "mon mari". Pourtant je ne connais pas ce numéro, alors je l'ouvre quand même.

"Je dois sûrement vous dérangez et j'en suis désolé, mais j'aurais beaucoup aimé vous revoir. En essayant d'être assez discret pour que votre mari ne s'en rende pas compte. Alors... si vous êtes d'accord ou si vous avez des questions... Je suis là quand vous voulez."

Vous revoir ?

Je réfléchis avant de me rappeler de l'homme du bar et de mon impression de déjà-vu. Il avait donc gardé mon numéro.

"Vous ne me dérangez pas. En effet j'aimerais beaucoup savoir pourquoi j'ai l'impression de vous connaitre. Et ne vous inquiétez pas pour lui. Il n'est pas mon mari. Seulement un inconnu qui m'a menti."

Il ne se fait pas attendre pour me répondre :

"Alors vous n'avez qu'à venir chez moi. Et en ce qui concerne cet homme, je n'ai qu'une chose à vous dire : il ne vous méritait pas"

Je souris à son message avant de sortir de mon bain après avoir terminé mon verre de vin.

Je commence à me préparer, puis je prends quelques affaires dans mon sac ; des vêtements, ma brosse à dents et quelques-uns de mes produits. Après être allée chez lui, j'irais chez Lucy. De toute façon pour l'instant elle est chez Jérémy. Je sens que je vais en entendre parler longtemps.

Quand je sors, je remarque qu'il ne m'a rien envoyé. Pas même son adresse.

Pourtant, j'ai cette impression que je peux trouver où il habite. Je sais qu'on est censé se connaitre alors je dois bien pouvoir trouver.

Comme si un souvenir me revient, je vois une maison blanche en plein milieu de nulle part. Aucune maison autour.

Alors je prends ma voiture et roule comme si je savais ou j'allais, comme si j'y allais souvent.

Au bout d'un moment, je me gare devant la maison que j'ai vu dans mon souvenir. Je sors puis commence à douter. Et si j'étais dans la maison d'un psychopathe ?

Tu n'aurais pas eu ce souvenir si tu ne le connaissais pas.