Isabella
Mon idée de m'excuser était partie au moment même ou il avait prononcé ces mots. Ou plutôt quand il les avait criés.
"Vous êtes de plus en plus cinglés !"
Je n'avais jamais voulu faire semblant de sortir avec Fabio, mais il avait entendu ce que j'avais dit. Ces paroles qui lui étaient adressées. Mais qu'il a entendu en voyant que je les adressais à son frère.
C'est quand même ta faute.
J'avais dit tout ce que je pensais. J'étais prête à lui avouer ce qui m'avait pris tant de temps à comprendre. Mais il a entendu cette conversation. Sans même en entendre le début.
Il ne voudrait plus me parler, j'en étais sûre à présent. J'aurais aimé, j'aurais tellement aimé qu'il entende ses paroles quand je les lui aurais dites en face.
Pourtant ça ne sait pas passer comme ça pour rien. Rien ne se passe jamais par hasard, j'en étais toujours persuadé.
Je le suis toujours.
J'aimerais lui dire en face mais en même temps, la réaction qu'il a eu tout à l'heure, je n'ai vraiment pas envie de lui en parler tout de suite.
Je lui en parlerais demain, il fallait que je le dise de toute façon. À un moment, il le faudra, et je sais que demain est une bonne idée.
Je me dirige directement vers la cuisine. La seule chose que j'ai envie là tout de suite, est de prendre un café.
Un très grand café. Pour me réveiller et surtout me préparer mentalement. Il faut que je lui parle le plus rapidement possible, sinon je repousserais encore et toujours.
Je réfléchis à comment je vais lui parler, ce que je vais lui dire, au moment où j'entends des pas venir vers la cafetière.
Évidemment, quand je me tourne, je le vois lui. Je n'aurais finalement pas le temps de préparer ce que je vais dire. Il faut que je le fasse maintenant.
-Pietro ? Je chuchote presque pour m'assurer de ce que je fais.
Je ne l'entends pas me répondre, mais il s'adosse près de la machine à café, attendant que celui-ci s'écoule.
Ça montre qu'il m'écoute ?
-Je veux te dire...
-T'es sûre que tu ne veux pas le dire à mon frère ?
Je soupire avant de continuer. La provocation a toujours été un des piliers de notre passé.
-J'en suis sûre. Ce que tu as entendu quand on était dans la chambre moi et ton frère...
-Je sais peut-être que vous vous entrainiez pour votre plan ? Au fait il était pour quoi ? Me rendre jaloux ?
-Non t'as pas compris. Ce que tu as entendu n'avait rien à voir avec un plan. On n'a jamais voulu ça, faire semblant. Seulement tu as entendu ça... Alors que toutes ces paroles étaient pour toi. Pas lui. J'avoue en le regardant, même s'il ne montre aucune expression. Il reste stoïque mais semble réfléchir.
Je préfère rester face à lui, même si ma seule envie est de partir, m'enfermer dans ma chambre et jamais en ressortir. Mais je reste, je veux savoir ce qu'il va penser. Ce qu'il va me dire.
Je le vois hésiter, peut-être va-t-il partir ? Peut-être ne va-t-il rien me dire ?
Je suis à ça de partir, mais au moment où je vais pour m'asseoir et finir mon café sur le canapé, je sens sa main se serrer autour de mon poignet pour m'empêcher de partir.
Je ne me retourne pas vers lui mais je n'essaie pas de m'éloigner non plus. Je ne veux pas m'éloigner de lui. Je veux écouter, l'écouter lui.
-Pourquoi tu m'as fait ça ? Je ne te demande pas pourquoi tu as fait semblant toutes ces semaines. Je te demande juste pourquoi tu ne m'as pas dit ce que tu ressentais... Je l'entends chuchoter.
-Je ne savais pas quoi te dire Pietro. C'est bien la seule fois que je ressens ça, la seule fois que je suis aussi proche de quelqu'un mais surtout la première fois qu'il reste aussi longtemps dans ma vie. Je voulais juste savoir ce que je devais te dire. Je lui explique en me tournant enfin face à lui, le regardant dans les yeux cette fois-ci.
-Tu aurais dû venir me voir moi, pas Fabio. Il n'y connait rien en amour.
-Parce que toi tu t'y connais mieux ? Je lui demande, presque jalouse.
Était-il sorti avec d'autres personnes avant moi ? Était-il tombé amoureux avant ? Ou après ?
-Je m'y connais un peu depuis que je suis tombé amoureux de toi. Je peux le dire ; Je suis putain d'amoureux. Amoureux de toi mon ange.
Je me sens directement tirée proche de lui, très proche de lui.
-Qu'est-ce que tu fais ? Je ne sais même pas pourquoi je pose cette question.
-Je peut t'embrasser ?
J'acquiesce, ne comprenant pas pourquoi il me demandait
Il pouvait m'embrasser quand il voulait. J'espère qu'il le sait.
Je souris contre ses lèvres en pensant à ce qu'il venait de me dire.
Il est amoureux de moi. Et putain moi aussi.
Quand on se sépare, on sourit tous les deux comme deux putains d'adolescents. Deux putains d'adolescents qui se sont rencontrés au lycée ou dans un camp de vacances et qui ne pouvaient plus se lâcher.
C'est ce qu'il s'est passé ; on s'est rencontré au lycée, on faisait comme tout le monde et faisait comme si on ne se voyait pas, comme si on n'avait pas une attirance l'un pour l'autre, puis on s'est rapproché. Beaucoup rapproché. Puis je l'ai oublié avant de le retrouver huit ans après. Et nous voilà ici dans cette cuisine dix ans après notre rencontre.
-À quoi tu penses ? Demandes Pietro alors que sa main gauche est posée sur ma joue.
-Je repensais à notre rencontre...
-Oh non... Repense pas à ça... Je ne veux pas que tu te rappelles ma coupe de cheveux, de ma tête. De tout à cette période.
-Pourtant je m'en rappelle... De ta coupe de cheveux surtout. Je me moque alors qu'il pose à nouveau ses lèvres sur les miennes.
-Comme ça tu arrêtes d'en parler.
-Tu veux que je te rappelle autres choses ?
-Comme ? Les fois où on essayait d'être le plus silencieux possibles dans les toilettes ? Ou dans ta chambre ? Ou...
Cette fois-ci je pose mes lèvres sur les siennes.
-La ferme. Je dis en me détachant de celles-ci.

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Vengeances
RomanceQuand une stripteaseuse rencontre un mafieux qui l'a toujours désiré alors qu'elle est mariée. Que ce passe-t-il ? Que se passe-t-il quand elle se rend compte qu'elle le connais déjà ? Quand elle retrouvera sa mémoire ? Que ce passera-t-il ?