Chapitre 23

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- Il y a quelques années –

J'ai prononcé ça d'une traite, comme un pansement qu'on arracherait dans un coup sec. En entendant cette phrase, mon père recrache la boisson qu'il allait avaler, et, puisqu'il se trouve en face de moi ; je suis devenue un dommage collatéral.

Après s'être essuyé la bouche, il laisse échapper un fou rire, mais , voyant mon visage froid et mon expression plus que sérieuse ; il ravale ce rire et se tait. Ma mère, quant à elle, me regarde avec de grands yeux. J'ai conscience que ce n'est pas facile à entendre, surtout quand ça vient d'une adolescente de treize ans.

- Laissez-moi vous expliquer...s'il vous plaît.

Ils laissent un silence, me faisant comprendre qu'ils attendent des explications.

Je leur explique donc le déroulement de la soirée, puis j'en viens rapidement à la suite de la soirée. J'essaie au début de ne pas m'effondrer, parce que toutes ces images me reviennent en tête ; elles apparaissent comme des vagues et repartent en ayant tout emporté sur leur passage.

Lorsque j'ai raconté tout ça à Tom le soir-même , je pense que je n'avais pas encore réalisé ce qui m'était arrivé. Mais maintenant que je le raconte devant mes parents ; qui , eux aussi sont en larmes , je peux voir la réalité en face : j'ai été violée.

Une fois que j'ai fini de raconter cette histoire, ma mère court dans mes bras, et sa présence me rassure. Je leur raconte donc ensuite la découverte de ma grossesse. Mon père me répond immédiatement :

- On ira porter plainte.

Ses mots me soulagent tellement ; je me sens protégée. Un poids se retire de mes épaules , parce que je sais que l'on fera tout pour que cette ordure ne reste pas impunie. Alors que je m'apprête à débarrasser mon assiette, je vois mon père ouvrir la bouche.

- On ira porter plainte, et tu avorteras.

Je tombe des nues en entendant les mots de mon père, qui, quelques secondes avant, me réconfortaient.

- Quoi ? Non, je ne veux pas avorter !

- Ma puce c'est un enfant qui sera issu d'un viol. Continue mon père.

Il est hors de question que j'abandonne ce bébé, je ne m'en sens même pas capable.

- Je ne peux pas tuer cet enfant, papa !

- Il ne vit même pas encore, Lya ! Si tu gardes ce bébé, ce viol te suivra toute ta vie. A chaque fois que tu le regarderas, c'est Nicolas que tu verras !

- Parce que tu penses être le mieux placé pour savoir ce qui est le mieux pour moi ?

- Ma chérie, coupe ma mère, un enfant c'est un investissement financier. Et puis tu n'as que treize ans, tu es encore au collège. Tu es trop jeune pour t'occuper d'un nourrisson, Lya ; tu ne pourras pas gérer les cours et cet enfant...

Je reste bouche-bée face au comportement de ma mère. Je pensais qu'elle prendrait ma défense, qu'elle essaierait de raisonner mon père ; mais apparemment pas. Je me lève et tape le poing sur la table, sans réfléchir ni contrôler la force que je mets dans mon geste.

Mon coup fait trembler les couverts et les assiettes sur la table.

- Je n'avorterais, pas. C'est hors de question ; et c'est mon dernier mot.

Sur ces paroles, je monte dans ma chambre en claquant la porte derrière moi. Je m'assois sur mon lit, et les cris fusent en bas entre mes parents. Ma mère hurle à mon père qu'il n'aurait pas dû s'exprimer de cette manière ; et mon père lui reproche de toujours vouloir me donner raison.

Soudain, j'entends la voix de mon frère prendre le dessus. Il crie à mes parents d'arrêter, et leur explique que la situation est déjà assez compliquée comme ça. Le silence se fait entendre en bas, pendant que mon frère semble monter les escaliers.

Quand je pense qu'il rejoint sa chambre, c'est en fait dans la mienne qu'il rentre. Immédiatement, j'essuie les larmes qui perlent sur mes joues. Il s'assoit à côté de moi et me prend dans ses bras. Il me laisse me calmer, puis annonce :

- Je pense que j'ai une solution, Lya.

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Eh bien...dur a encaisser quand on est parents je suppose !
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Eden <3

Une Lueur d'EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant